En procession. Une nuit enchanteresse. S’en vont. Les cauchemars. De nos confusions. Dans l’ivresse. De notre abandon. Ne reste dans le cimetière. Que le sol labouré. De nos jours piétinés. Ces pierres. Fissurées. Élimées par le vent. Érodées par le temps. Marquant la fin. De notre destin. Le froid de ta main. L’unique lien. En cette loi. A laquelle l’on croit. Marchant vers les étoiles. Sur ta tête posé le voile. Noir de notre histoire. Laissant le vide. D’une page blanche. Avide. De revanche. Sur d’autres terres. Aux portes de l’enfer. Nous allons. Nous irons. Ensemble. Unis à vie. Je tremble. De découvrir l’inconnu. Nos âmes mises à nu. L’infernale question. De notre possible séparation. Le poids de notre passé. L’étouffement de la culpabilité. L’intense fragilité. De ces incertitudes. Hier et autrefois. Il était nos turpitudes. L’errance de cette foi. En l’immortalité. Nous nous pensions habités. Éternels. Fusionnels. Je le croyais. Tu me l’assurais. Lisant dans les cartes. La vérité, le hasard. Tu paralysais mon cafard. Pour que je reparte. A la conquête. De nos jours, de nos nuits. De fête. Je me souviens. De la pénombre de nos petits matins. Du froid. Le voile brumeux. S’étendant sur nous deux. Reines et rois. D’un royaume invisible. Au confins d’un pays. Inaccessible. Se sont écoulées nos vies. Derrière le paravent. Des pluies et des vents. Entre les ombres. D’une forêt sombre. Peuplée des fantômes de notre passé. Aujourd’hui venus nous retrouver. En procession. Une nuit enchanteresse. S’en vont. Les larmes de notre tristesse. Je te parle de tendresse. Ce sentiment infini. Que jamais rien ne sera fini.