La folie nous gagne, la furie nous assaille. Un jour pluvieux, brouillardeux. Notre ring en bataille. Un matin laiteux dans le blanc de tes yeux. Ton corps merveilleux. Je le veux. Ta pose recroquevillée, tes cheveux étalés. Ton souffle rythmé, volcan prêt à se réveiller. Les doigts écartés pour saisir la voie lactée. Je te hais, j’aimerais me glisser. Dans les caprices de tes rêves. Libre sans permission, sans interdiction. Boire cette sève. L’appel qu’il soulève. La question de tes intentions. Lascive, passive. Je le crois. Tu n’es que mauvaise foi. Langoureuse, tu joues les allumeuses. Tes dents acérées. Prêtes à me déchirer. Le cœur. Il n’y a rien de meilleur. Tu le sais. Je n’ai rien d’autre à te donner. Tu ronronnes, joue les mignonnes. Pendue à la croix de tes lois. Je communie insoumis. Nos luttes sur le ring de notre chute. Le sang comme talisman. Boisson de nos serments. Je te mens. Tu me mens. En jouant, en s’amusant. Susurrant du bout des dents. Des promesses jetées au vent. Tatouées sur ta peau. S’effaçant à coups de rabot. Recommencer pour s’aimer, s’éprouver. Je te hais, je ne peux que t’aimer. Silencieuse, enjôleuse. Bout de fille dans sa coquille. Inaccessible, sensible. L’image que tu veux donner. Ce matin, ce soir frigorifiée. Tes yeux qui brillent. Nos mains nouées. Vers toi attiré. Pour se consumer. Sur les buchers que tu vas allumer. Le bal des sorcières. Dansant, immondes, grossières. Je te hais, j’ai envie de crier. Mentir pour éviter le pire. Ta compassion. Comme ça sans raison. Ma rébellion. Pour gommer toute confusion. L’instant pour lendemain. Le présent chaque matin. Je te hais, je ne peux que te désirer. Tes yeux me regardant. Provocants, insolents. Un sourire, un soupir. La folie nous gagne, la furie nous assaille. Un jour pluvieux, langoureux. Notre ring en bataille.