Je t’ai donné rendez-vous devant la statue. Aux corps emmêlés. Aux têtes exténuées. Sous le poids démesuré. D’un être dépravé. Qui ne se générait. De t’éclabousser. De son obscénité. Tout est exagéré. Le faux , le vrai. Le lourd, le léger. Toi, si fragile. Tu sembles écrasée. A côté. De ce délire de corps et de bêtes. Jusqu’au bout de la tempête. Qui a enfanté. De ce monstre au visage illuminé. Demandant à être porté. Titanesque. Ne parvenant pas à se déplacer. Grotesque. Ni même à bouger. Ubuesque. Pour chevaucher. Un animal à ses pieds. Au pelage délavé. Les yeux humiliés. Tu es restée à les observer. De loin, je t’ai regardée. N’osant avancer. A quoi as-tu pensé ? Je ne te l’ai pas demandé. J’ai vu que tu souriais. Je ne saurais jamais. Jusqu’où le rêve t’a emmené. Il est ta propriété. Je ne viendrai la violer. Ni même en parler. J’ai vu scintiller une étoile de ton intimité. Que tu ne veux dévoiler. Cette statue ayant glissé entre nous notre premier secret.