Sur nos visages ruisselle une eau de vie. Qui coule en moi. Qui coule en toi. Dans l’éphémère caprice d’un cri de survie. Maintenant ce dernier souffle de nostalgie. Qui a le cœur pur et dur, est de cette autre nature. Que j’endure tant que la passion perdure. Dans cette union avec la mort du temps. Je la vois et je l’entends. Alors que les larmes de nos fantômes tombent en perles de pluie. Ensemencent la terre grasse de notre mélancolie. Cette langueur qui étire ses fils à plus d’heures. Tricotant les mailles d’une prison aux murs sombres et gris. Avec le vide effrayant de l’infini terrifiant. A nos pieds et notre âme qui tutoie le vertige. D’une intransigeance envers toi qui m’oblige. A croire que je peux te protéger. De tout, de rien, surtout de moi. Rempli de ce venin qui continue de m’empoisonner. Mélangeant aujourd’hui et autrefois. Noyé dans l’ambiguïté de devoir désigner. D’autres repères pour meubler notre éphémère. J’ai cette vacuité d’espérer nourrir notre espoir. Pour savoir combler le vide de nos soirs. Tu souris à nos fantômes, leur accordes le pouvoir. De jouer dans le théâtre de notre ennui l’acte ultime. D’une sarabande sordide avec des mots qui riment. Nous en spectateurs de nos frayeurs. Que l’on ne peut étrangler. Qui s’amusent de nous voir suffoquer. Dans les méandres du labyrinthe de l’infiniment petit. Où l’on se protège et se blottis. J’imagine une nuit noire où je pourrais m’échapper. Dans le sacrifice des tentations de notre passé. Je le peux, je le veux. Avec cette force viscérale d’être un animal. En manque de toi qui conserve la foi. D’errer la nuit sur les traces de notre mélancolie. Porté par cette folle envie de te ramener ces confettis. Qui bout à bout ont construit notre vie. Regarde mes yeux, ils te supplient. De m’accorder le temps et le pardon. Maintenant et pour toujours sans concession. Aux portes de la déraison je ne suis plus qu’excès. Enfiévré et malade d’avoir trop veillé. A regarder s’éteindre les cierges de notre passé. Dans le souffle d’un vent endiablé. J’irai tout là-haut sur la colline. En cet endroit où se meurt le soleil. Embrasant la terre et le ciel. Pendant que se terrent les zibelines. Et je te jetterai la clé. Pour que tu puisses t’échapper. Et vienne me retrouver. Avant de crucifier notre passé. Avec les pieux de notre liberté.