Je n’ai pas les mots pour le dire. Juste la sensation du temps qui s’étire. En larmes de miel tombant du ciel. En force sur l’écorce. Des arbres de la forêt que tu as plantée. Pour te protéger et t’effacer. Je me perds dans le dédale de ses sentiers. Je crie, je t’appelle. Le vide, le néant à enfanter, le silence assourdissant. D’une douleur envahissante et éternelle. Dans les cimetières je cherche ta tombe. Je trouve sous le lierre le nom d’autres gens. Gravés dans la pierre parmi des cœurs et des colombes. Qui n’étendent plus leurs ailes. J’espère qu’elles t’ont rejointe au ciel. Un vœu, un espoir qui m’accompagnent. Pour endormir ma culpabilité. Ce spectre en guise de compagne. Sans foi, ni loi. Toujours là à me torturer. En vagabond de mon abandon. Je te fais cette confession. Car tu peux m’accorder le pardon. Voudras-tu m’entendre ? Librement sans concession. J’en doute et le redoute. Ma douleur à fendre. Mes certitudes. Trouvant dans les funérailles. De mes champs de bataille. Le squelette des mes platitudes. Tu es la sœur de mes peurs. En qui j’ai déversé toutes mes rancœurs. Je l’avoue de t’avoir aimée comme un fou. Ne prenant et ne pensant qu’à moi. Tu en avais fait cette loi. Je le croyais dans l’inhumation de mes passions. Nos déraisons, nos folies, nos frustrations ont forgé notre destin. Avec sur ses lèvres le venin. D’un dernier baiser assassin.