Notre ciel fait triste mine. Sur la toile d’un peintre romantique. Les couleurs sont mornes et tristes. Les nuages noirs à l’encre de chine. Lèchent les vagues d’une mer flegmatique. Notre sort entre les mains d’un exorciste. Notre ciel récite nos faiblesses. La paresse de se laisser conquérir, endormir. Au cœur des langueurs de notre vieillesse. Coloriée de teintes rousses et douces. J’aimerais te parler de tendresse. Un trait de clarté. Là-bas sur la toile du peintre romantique. Notre petit bout d’espérance. Les pieds dans le noir, l’humeur sombre. Une trace de panique. Emmurés volontairement, emprisonnés définitivement. Juste quelques mots sans offense. Notre ciel figé. Le temps de le regarder. Romantique ou dramatique ? La nuit maintenant. Le jour dans l’oubli d’une fin de journée. La torpeur pour chasser la peur. Ta douceur pour m’habiller de ta chaleur. Sur la plage les pieds dans le sable. La tête libre sans se sentir coupable. De rien, d’hier, de demain. Juste ta main. Dans la mienne, un bout de royaume où tu sera reine. Notre ciel n’a pas de nuit. Immuablement romantique. Ses couleurs jamais ternies. Furieusement féérique. Je rêve de le colorier de notre vie. Tu dis que je suis fou. Tu me souris de tes yeux doux. J’ai le droit d’imaginer. De nous laisser emporter. Sur la toile d’un peintre romantique. Plus loin que ses couleurs mornes et tristes frénétiquement poétiques. Les bras en croix à boire le vent. La bouche ouverte à dévorer le temps. Pour toujours avec toi indéfiniment.