Il y a cette inconstance de l’âme Cette faible tentation du vulgaire Comme une étincelle qui enflamme D’une enjambée capricieuse et légère Des barrières de lierres et de pierres Je la vois libellule de mes variations Intérieures lorsque la pénombre m’assaille En ces nuits où s’éparpillent mes aspirations Pour un nouveau monde et ses broussailles Je m’écorche les mains sur leurs ronces Coule le sang noir et morose qui dénonce Les enflammées victorieuses de ces ombres Allongées sur des canapés devant une cheminée Elles me narguent venant accaparer en nombre La mélancolie fragmentée de mes fragilités Je leur parle, je les séduis,je les ennuie Alors que paresseuse s’étire doucement la nuit Nous allons dans cette prostration incertaine Sur les sentiers périlleux de la moraine Sol de pierres et de glaces, désert inanimé Terre de nos refuges et de nos repères imaginaires Cette oasis si proche de nos enfers émerveillés Où tes yeux se ferment la nuit et les miens aussi