Je voudrais te parler de mes ciels noirs. Ceux que tu pourrais voir. A force de vouloir me ressembler. J’aimerais te les épargner. Pour te protéger, te garder. Au départ, je chercherais à t’effrayer. Pour t’empêcher de savoir. Tout en désirant t’attirer. Ils sont félins dans la clarté d’un pâle matin. S’étirant en laissant une lueur pénétrer. Têtus, mielleux, malins, violant nos draps de satin. Vivant dans les recoins de ma mémoire. La journée, le soir, par devoir. Leurs griffes, leurs poignards. Veillant pendant que s’élève le chant d’une cantatrice. La chaleur de sa voix, ses mots complices. Je te laisserais les écouter, mieux les aimer. Dans la tiédeur de nos délices. Pour t’emporter, ligotée de mes artifices. Nous irions au bout de la mer sur un radeau. Moi, capitaine de ton cœur. Toi, fiévreux matelot. Voguant après une lueur. Qui endort nos peurs. Un jour, un matin, un soir sous le regard d’un félin. Gardien de mes ciels noirs. Retord, sans remords, bienveillant par espoir. Tu m’as tout donné. Plus que je ne pouvais l’espérer. Je ne veux t’endeuiller. En t’embarquant dans ce voyage risqué. Venu briser la porte de tes espoirs. Entrant dans le désert de mes ciels noirs. Là où mon âme se perd en multiples faces. Dans le bal de mes contradictions. Ce lieu où se cachent mes hésitations. Je hais ce tout qui s’enlace dans une menace. Brisant ces rêves que tu appelles, câlins dans la clarté d’un pâle matin. Ténus, merveilleux, mutins, ourlant nos draps de satin. Tu les retiens de la main. D’un geste candide peut être naïf. Moi, à ton cœur captif. Au romantisme nostalgique. Nos larmes qui ne sont que tragiques. Est-ce une faute si mes ciels sont noirs ? Je veux lire dans tes yeux l’espoir. Merveilleux que tu sauras en changer les couleurs. Avec un arc en ciel de la terre à la lune pour le meilleur. S’accrochant en zigzaguant entre les étoiles. Dans un labyrinthe où se perdront les félins de pâles matins. Doucement quand se lèvera le voile. Sur la blancheur d’une toile. Où je dessinerais ton visage, ton image, un ciel bleu, sans colère, ni tonnerre. Je te le promets. Je n’ai que çà pour te garder.