Alors que mes mots écrivent à ton cœur absent. Je ressens l’appel d’une pensée confuse. Le chant d’une sirène s’endormant. Muse d’une éternelle présence invisible. A qui je donne la forme de nuages. Filles de mes ombres insubmersibles. Toujours en rébellion presque volages. Parlant avec acidité à ma mélancolie. En dessinant les caractères et les frontières. De mes relations tumultueuses. Avec des aubes impassibles et voluptueuses. Ainsi s’en vont les marées vers un ailleurs. Où s’endorment les victimes de nos fureurs. Dans les cris et les maux de notre folie.
Je tangue sur les flots. Entre les mains les plumes de l’oiseau. Cet enfant emportant nos rêves. Nourris de notre imagination blême. Bien avant que le jour ne se lève. J’aime la pénombre et ses couleurs crème. La vingt-cinquième heure de nos turbulences. Quand l’instant devient blé intense. Cet or s’écoulant sur nos deux corps. Avant que ne survienne la mort. De nos nuits teintées par l’aube affadie. Je hais ce temps. Distillant l’acide de ma nostalgie. Triomphante et vulgaire dans un verre gris. Il m’en reste le goût sur les lèvres. Dans la pâleur d’un matin mièvre.
Alors nous partirons au bal des absents. Survivants à nos essentielles cabossées. Sourds aux notes lourdes d’un requiem. Et, je dessinerai sur le sable. Le tracé de nos visages ridés. En aimant nos gouvernails fous. Ces dérives sans but. Instants offerts aux loups. Leurs rages, leurs luttes. Nous spectateurs et voyeurs. Dans une clairière au cœur d’un labyrinthe boisé. J’ai même pensé t’embrasser. Dans la silhouette d’une pensée. Confuse que je dédie à toi ma muse. Tandis que mes mots écrivent à ton cœur absent. Le chant d’une sirène s’endormant.