D’un geste de la main sur la terre et les blés. S’étend la fumée. D’un jour embrumé. Avec ce pouvoir de vouloir. Changer les couleurs et les saveurs. La teneur de mes humeurs. Rage et fureur. Maquillées de douceur. Pour ne pas faire peur. Je hais le jaune des blés. Leur fadeur. Ils seront ras et verts. Je l’ai décidé. Sur les pentes et les dévers. Finies ces teintes de déserts. Les reflets du soleil. La blondeur toujours pareille. Les filles qui ensorcellent. Leurs cheveux blonds. Comme un appel. Le tout qui tourne en rond. Répétition d’une obsession. Apparition d’une rébellion. Tout sera vert. Les filles aux cheveux blonds. Dans les près et sur la terre. Captation d’une attention. Il y aura aussi. Des matins embrumés. Au gré de mes envies. J’ai ce pouvoir de vouloir. Volé à des dieux capricieux et facétieux. Plane le doute. D’une prochaine déroute. Le refus des blondes. Leur imagination féconde. Pour rester proches des dieux. D’un œil langoureux. Impuissance du merveilleux. A résister aux blondes peroxydées. Je vois mon pouvoir s’effriter. Mes rêves m’abandonner. Monter la brume des regrets. L’envie de refuser. La haine des dieux. L’arrivée de l’enfer. Absence de choix entre les deux. Pour des près verts. Des blondes et leur couleur. La teneur de mes humeurs. Ma rage en fusion. Les près brulés de lave. Totale destruction. Les dieux, les blondes qui en bavent. Un jour embrumé. Un matin pour changer. Le pouvoir de tout pouvoir. D’un geste de la main sur la terre et les blés. S’étendent les fumées. De ma mauvaise volonté.