Plus loin qu’aillent les chemins de travers. Dans un pays où meurent l’été et l’hiver. S’écrivent sur les pages du temps, les râles de ton évanouissement. Brefs instants volés à ton cœur chancelant. Respirant un air raréfié d’une tombe, prisonnier d’un corps sec et presque mort. Laisse ton âme amère errer parmi les limbes de cet enfer. Dans le dédale de tes souvenirs embaumés. Guide une plume ivre sur les pages vierges du livre. Testament qui laissera de toi. Ce que fut la vie d’un roi dictant le droit, imprimant la loi. Derrière une tour, à l’écart des nuits et des jours. Trouvant dans ses peurs, les raisons de sa terreur. Allant jusqu’au supplice d’un peuple poussé au sacrifice. Marqué du fer d’un caractère autoritaire. Reste une statue, symbole de ce que fut un tyran triste et nu. Sans femme, ni enfant, à l’amour inconnu. Hurlant sa détresse, étendant sa tristesse. D’un cœur froid et dur. Sur un ciel noir et sans espoir. S’étend dans la tombe et sur ses murs. Les ombres suintantes de ce passé qui te hante. Incapable de modifier l’histoire assourdissante. De tes erreurs que tu ne peux effacer. De tes ongles usés de s’élimer sur le bois d’un cercueil lacéré. Pleure sur les pages de ta vie l’encre alourdie. Du plomb de tes fantômes venus jusqu’à toi pour t’imposer l’oubli. Plus loin qu’aillent les chemins de travers. Dans un pays où meurent l’été et l’hiver. S’écrivent sur les pages du temps, les râles de ton évanouissement.