Un jour, les portes s’ouvriront. Un jour, nous entrerons à l’intérieur. Pour savoir et connaître la vérité. Celle qui nous échappe. Celle qui donnera un sens. A tout ce que l’on fait, à tout ce que l’on ressent. Sans jamais le comprendre. Le réalisant chaque jour par habitude, lassitude. On ira main dans la main franchissant les portes à l’instant où elles s’ouvriront. Sans peur avec la certitude que notre tour est venu. Pour ne pas avoir triché. Pour avoir attendu. Regardant ce mur de pierres et de bois. Chaque jour. Chaque soir. Nous l’avons contemplé à l’attente de ce moment où le droit nous sera donné. De quitter ce monde, de pénétrer dans un autre que nous imaginons différent. Il n’y aura plus de beauté, ni de laideur. Il n’y aura que l’espoir de nos rêves. Nous les emporterons avec nous pour unique bagage. Ni lourd, ni léger. C’est ainsi que nous imaginons cet ailleurs. Il ne peut en être autrement. Imaginer le pire pour faire de l’instant présent le meilleur. Rester encore et encore face à la porte. Il suffirait de la pousser. Ce serait si simple. Rien n’est simple. On le comprend peu à peu. S’aimer pour respirer. S’aimer pour vivre. S’aimer pour continuer de rêver. Nous fortifier pour ce jour où il faudra faire le choix. Le bon. Franchir la porte. Se lancer ou rester. Je ne suis plus sûr de moi. Je ne suis plus sûr de toi. Pourtant, j’ai tant besoin de toi. Partir seul, je ne peux l’imaginer. Te voir t’en aller, je ne peux le supporter. Je hais cette impasse dans laquelle la tentation nous a emprisonnés. Nous avons perdu tant de temps à façonner, modifier, transformer notre destiné. Nous nous sommes égarés devant ces portes fermées qui le resteront à jamais. Quelle folie d’avoir voulu un jour les dépasser. Pour être heureux, il nous suffit de rester de notre côté. Avec ce bonheur de chaque jour de vivre ensemble. Avec ce souci de le protéger, de le séquestrer afin de ne jamais le voir nous échapper.