Il y a le silence pesant. Nos pas lents. L’insolence indolente. Les lents mouvements. Du soleil nous caressant. La langueur de nos mouvements. Marchant en rangs. Vers la lumière nous enveloppant. Les mains sur la pierre effleurant. Adorant le froid envoutant. Nous souvenant. Du passé, nos chants. S’envolant dans la voute du monument. Hier, il y a si longtemps. Prosternés, habillés de blanc. Nos voix emportant. Notre recueillement. Nos mains jointes en priant. Nos vœux implorant. Un paradis dans le firmament. Nos âmes s’envolant. En espérant. En croyant. Au meilleur. En un être supérieur. Nous protégeant. Nous rassurant. En nous endormant. En mourant. Nous emportant. Il y a le silence pesant. Nos pas lents. L’insolence indolente. Les lents mouvements. Du soleil nous caressant. La langueur de nos mouvements. Marchant en rangs. Fantômes habillés de blanc. Dans la cathédrale s’écroulant. La pluie ruisselant. Sur les pierres s’érodant. Sans toit, nous en dedans. Errant en attendant. Que passe le temps. Humbles pénitents. Humiliés avec le poids infamant. D’être absents. Dans la peur. Avec la terreur. Que s’étire le moment. De notre oubli irrémédiablement. Reste imperceptiblement. Cet éclat troublant. Sur la pierre se glissant. De nos reflets s’allongeant. Nos pas lents. L’insolence indolente. Les lents mouvements. Du soleil nous caressant. La langueur de nos mouvements. Marchant en rangs. Pénitents habillés de blanc. Il y a si longtemps. Emprisonnés dans le temps. En respirant le vent. Se saoulant du temps. Attendant l’instant. L’heure. Le bonheur. De fuir, s’en allant. Sans regret abandonnant. La cathédrale s’écroulant. Nous les fantômes d’un autre temps.