Ai-je encore le temps ? De parler aux émotions silencieuses. Ces variations qui se cachent et s’attachent. S’enlaçant parmi les heures furieuses. D’un vent brusque et arrogant. Ai-je encore le désir ? De maîtriser les caprices furtifs. Des épreuves qui font souffrir. Ces plaies toujours à vif. Dont les cicatrices racontent l’histoire. Répétitive des soirs de désespoir.
Pourrais-je comprendre l’illusion ? De banaliser l’émotion anxieuse. Qui éteint les passions. Avec le souffle d’une fatalité envieuse. Tout en affichant un sourire envoutant. Ai-je encore le désir ? De fonder des projets immodérés. Délires subtils entre le réel et l’impossible. Ces squelettes du corps de mes possibles. Sur lesquels se tendent les fils. Où pendent les ossuaires immobiles.
Saurais-je encore aimer ? De cette force totale et furieuse. Qui ravage et fait rêver. En se lovant capiteuse. Dans le bouillonnement d’un sang. Coulant sur des rives s’endormant. Ai-je encore le désir ? Des jours anciens et de maintenant. Parlant à mes paresses endormies. Je leur ai promis le paradis. Mais se contentent de poésies. Parsemées de copeaux de nostalgie.
Alors je fais de mon impuissance. Ce premier mot de tolérance. Réglé sur la boussole d’un nord affectif. Dans le dédale de mon errance. Où s’évaporent les principes inactifs. De poisons de tant de souffrances. Mes variations qui se cachent et s’attachent. S’enlaçant parmi les heures furieuses. En parlant à mes émotions silencieuses.