Je nargue cet avenir présenté comme le baume de nos plaies. Ce demain qui serait mieux que des océans de nostalgie. Alors que des clowns porteront de beaux habits. Joueront des pantomimes en faisant des pieds de nez. Comme si la magie de l’instant n’avait jamais opéré. Puis je m’endormirais sur des oreillers de pierres. Aux couleurs grises rappelant un passé meilleur. Moi l’esclave démodé d’un temps sans manière. Écrivant au microscope des lettres capitales. Pour des fantômes incertains et analphabètes. Ces bêtes aux humeurs animales, ces crevettes charmant des crotales. Et, je succomberais à l’intemporel de nos souvenirs inanimés. En rappelant au sort son absence de compromis. Lui susurrant à l’oreille ses fuites inutiles. Comme s’il n’était qu’irresponsable et futile. Il me répondra par une arabesque de fatalité. Avant de s’évaporer dans des chimères colorées. Tant de fois il m’a fait miroiter ce reflet inachevé. Je le sais mais ne parviens pas à m’en détacher. Il le nomme infini, je le surnomme mélancolie.