Sur le mur de notre rédemption fanent les roses de l’oubli. Tout juste assoupi. D’une morne torpeur qui n’a pas endormi. La terreur de nos erreurs. Fantômes plus proches du mal que du bien. Errant sur la lande habillés des oripeaux de nos laideurs. Virevoltant dans la danse sombre du malin. A qui nous avons si souvent tenus la main. Par force, par bravade, par haine, sans possibilité de reculades. Laissant derrière nous, le feu et le sang comme unique testament. Nous sommes ces amants maudits. Jouant de la peur. Sur le piano de nos fureurs. Suivant la partition de la vie et de la mort. Avec la baguette du maître jetant un sort. A ceux qui pensent nous mentir avant de mourir. Pouvoir divin. Qui nous a conduit vers ce monde lointain. Où nous nous sommes perdus. Certains. D’être supérieurs à toutes formes de vérité. Nus. Faisant de la confusion de nos sens le bois de notre bucher. Nous nous sommes enterrés. Dans l’ivresse de fuir. Quitte à périr. Nous le savions. Évitant de nous regarder retenant nos sensations.En conservant précieusement cette dernière goutte de passion. Pour la verser à l’ultime moment. Où rattrapés par le temps. Cloués par le jugement sanctionnant nos errements. Fabriquant le supplice habillant notre dernier artifice. Fusionnant nos regards avant de tressaillir. Nous nous sommes abrités derrière les pierres de nos souvenirs. Refusant de mourir. Laissant à nos corps le droit de lâcher un dernier soupir. Pour encore une fois mentir. A ceux qui jouissaient de nous flétrir. Libres maintenant nous pouvons courir. Sur la lande et la tourbe. De nos rires fourbes. Errant entre le jour et la nuit. Amants maudits. Qui n’auront ni tombe, ni abri. Dont le souvenir habite les cauchemars empêchant de dormir. Dansant sous l’orage et la pluie. Avec une rage animale. Notre sarabande infernale. Au cœur des éclairs. Avec ce mystère. De notre tendre passion. L’un pour l’autre sur le mur de notre rédemption fanent les roses de l’oubli. Tout juste assoupi. D’une morne torpeur qui n’a pas endormi. La terreur de nos erreurs.