J’aime l’insignifiant, le détail envoutant et fascinant. Du lent mouvement de nos failles se rapprochant. Cette infirmité qui nous permet de nous ressembler. Cette émotion de vivre notre passion. L’exagération d’être en fusion. De pensée, de rêver, d’espérer. J’aime ton âme cristalline, ce corps qui me fascine. Du vacillement de nos tremblements. L’appel qui se répète éternel. Facétieux, vaporeux, venimeux. Dans l’oppression de l’addictive attraction. De s’approcher, de s’effleurer, de se toucher. J’aime le fatal, carnassier et animal. Du sang s’écoulant en giclant. Ce geyser effrayant qui grave sur la pierre. Le cœur percé de nos frayeurs. De s’égarer, de se séparer, de s’oublier. J’aime l’instant d’hier. Blême tapi et en arrière. Je l’habille de mots que je pille. A notre vocabulaire éphémère. Paré de la suffisance fissurée. De notre orgueil allongé dans un cercueil. J’en touche le chêne, j’en ressens la peine. De le regretter, de le veiller, de le pleurer. J’aime tes yeux insolents, l’éclat merveilleux et envoutant. Leur offense caractérisée qui pense m’humilier. Ces frissonnements qui me transpercent inexorablement. Tu enfantes ma mélancolie. Tu enchantes ma nostalgie. Et je ris. Et je vis. Et je m’alanguis. Emporté par les alizés de notre passé.