Sur le lac bleu des tes yeux, une goutte de tristesse a perlé. Tu as serré tes poings devant ta bouche pour te protéger, ne pas montrer. Ta tête s’est baissée pour te replier. Ta frange a caché ce qu’elle pouvait. Mais le lac bleu de tes yeux s’est assombri ne pouvant plus rien empêcher. Ton corps s’est contracté. La goutte de tristesse est devenue une larme de détresse. Dans l’orage de tes sentiments, tu t’es abandonnée. La larme a coulé sur ta joue, tes fossettes déprimées. Tes poings serrés ne pouvaient plus rien maîtriser. Pleurer pour exister. Pleurer pour avoir trop aimé. Dans une larme, le poème de tes mots s’est échappé.Plus de texte à écrire, personne pour l’écouter. Un avenir en lambeau, l’abandon pour destinée. La rage habite tes poings, le lac bleu est rempli de laves incandescentes, la nuit s’est levée. Une ombre recouvre ton visage défait. Tu es belle mais tu l’as oublié. Demain, plus tard, le volcan s’éteindra, sa rage étouffée. Tes yeux illuminés retrouveront leur éclat sous la frange dorée. Tes poings contractés se seront ouverts à l’inconnu dans une autre main glissée. Le crayon de papier écrira de nouveau les poèmes de tes mots sur le petit carnet. Lève toi, efface ce teint mâché. Lutte, résiste pour ne pas sombrer. Sur le lac bleu de tes yeux un vent de révolte doit souffler.