Sur le papier, j’ai posé des griffures. De mots jetés à la hâte, à vive allure. Comme la peur d’une rupture, l’amorce d’une fêlure. Le chaos de tes mots. Me revient par saccades. Habités de la force d’une brimade. Qui m’assaille. Naissance d’une faille, écartèlement de mes entrailles. Le chaos de tes mots. Si proches de tes maux. Que tu portes par monts et par vaux. Trop lourds, trop pesants que je voudrais qu’ils soient faux. Le chaos de tes mots. Squelettes aux corps rongés. Par la violence d’une pensée. Écartelée entre le mensonge et le vrai. Si fort que soit le songe de ta respiration enfiévrée. Le chaos de tes mots. Jetés sur le papier. Piégés par le sentiment apeuré. De s’exposer au vent mauvais. D’une passion récemment enfantée. Attisée d’un feu endiablé. Le chaos de tes mots. Revient en saccades griffonnées. Battement d’un cœur envouté. S’éparpillant en feuilles mortes abandonnées. Au soir d’un été s’étirant sur un sol carbonisé. Où le chaos de tes mots. A tout éparpiller. Faisant douter de m’abandonner. A ce que j’aimais. A ce que je croyais. Le chaos de tes mots. Maculant la page blanche. De lettres taillées en tranches. Après le passage de l’avalanche. Portant le chaos de tes mots. Que je voudrais déguiser. De rimes amoureusement déposées. A mon cœur exposé. L’augure d’un amour partagé. Dans le chaos de tes mots. Je me perds. Je me désespère. Mes lettres devenant amères. Abandonnant leur terre nourricière. Transfuges d’un pays de misère. Perdues dans le chaos de tes mots. Étape passagère ou fille de colère ? Qui pénètre en moi, s’agglomère. Comme ce fer. Qui fend l’air. Porté par le chaos de tes mots. Me transperçant. Provoquant la mort d’une idée. L’abandon d’une pensée. En-dedans. Violentée. Coupant. Le fil vérolé. Du chaos de tes mots. Portant le goût de l’encre séchée. D’avoir oublié. D’écrire sur le papier. Le seul mot d’aimer.