Frappé du vent tourbillonnant venu des lenteurs du temps. Si loin que la mémoire ne peut plus savoir. Si proche que l’on ne peut plus voir. Cogné à toute heure sur le monde et ses rondeurs. Fuis le ciel impavide aux nuages morbides. S’échappe le miel de nos vies autour du cercle du temps. Tourbillonnant dans un balbutiement de souvenirs. Ultimes chimères de nos derniers serments. Pirouette pour cacher nos misères. De ne pas mourir. Stupidement, aveuglés, emportés par le vent. Parcouru de nos pales soupirs. Témoignant que l’on respire. Affirmant que l’on peut conquérir. Le temps et le vent. Les étreignant dans un carcan de sentiments. Impuissant pour en extraire la sève et le sang. Coulant autour du cercle du temps. Labyrinthe dans lequel on évoque un firmament. Pour faire semblant. D’être content. Désabusé. Pour éviter d’être mordant. Sans écouter. Cogner les heures s’enfuyant. Ne pouvant les stopper. Trop vite emportées par ce vent. Balayant la surface émergée. De nos accidents. Fuis le ciel impavide aux nuages morbides. S’échappe le miel de nos vies autour du cercle du temps. Combat ultime de chaque jour. Pour gagner un nouveau tour. Dans le grand manège enchanté. Où nous sommes tous plongés. Nageant. Pour ne pas se noyer. Suffoquant. Pour éviter de couler. Sous la vague scélérate du temps. Giflant l’impertinence de croire en l’éternité. A ce tout jamais. A cette idée frelatée. S’enivrant de l’alcool de tant de journées ratées. Que l’on peut amputer. Si facilement. Du scalpel de l’oubli. Magie d’un outil. Qui habille le beau et le laid de faux habits. Décor factice cachant le lent battement d’une guillotine rythmant les pulsations du temps. Coupant des têtes tombant en s’empalant dans le cercle funeste des ans.