Fais-moi rire. Fais-moi souffrir. Joue de moi à en défaillir. Joui de chaque jour jusqu’à ton dernier soupir. Je veux te voir bouillir. De rage ou de plaisir. Quitte à en vomir ou me maudire. Laisse la fenêtre de ton cœur ouverte. Ton seul avenir. Jusqu’à en mourir. Je suis intransigeant. Un soir de fête. Accueillant dans un bel appartement. Le froid de l’hiver, la chaleur de l’été. Te mordant. Des chapelets de toile d’araignées. S’étalant du haut des murs jusqu’aux lattes du parquet. Je n’y suis jamais entré. Mais on m’a raconté. La mort cruelle d’une idée. Celle d’aimer avant d’être trompé. Au point de se jeter sur les pavés pour en crever. Je sais que tu peux en jouer. D’une attitude détachée. Voire exagérée. Fais-moi rire. Fais-moi souffrir. Joue de moi à en défaillir. Donne-moi en me faisant croire que tu peux reprendre. Sans hésiter. Pour mieux te retirer. Plus tard. Quand nous serons dans le noir. Sans espoir. De ne plus y croire. Je ne veux le voir. Laisse la fenêtre de ton cœur ouverte. Je hais les tempêtes. Ne fais pas la tête. C’est ainsi. Tu dis que c’est petit. Et alors ? De t’aimer ai-je tort ? Tu as des remords. De penser que tu joues avec le sort. Fais-moi rire. Fais-moi souffrir. De t’aimer je sais que je n’ai tort. Sans remord. Jusqu’à la mort.