Je t’aime. Je te hais. Je t’aime. Je te déteste. Jamais mesuré. Passionné, je le devrais. Révolté, je le pourrais. Où nous mener ? Construire, détruire. Faire de notre amour un champ de fleurs, un tas de ruines. S’aimer à tout exagérer. S’aimer à tout ravager. Courir, fuir. Mieux se retrouver. Pire, s’éloigner. Si souvent répété. Pour ne jamais se quitter. Nos diables ont la force de nos éclats. Ils ont toujours survécu à nos fracas. Qui ne sont que des tempêtes. Faîtes de fortes vagues ne nous mettant pas à la fête. De violents coups de têtes. Qui ne font pas mal, tout juste crier. On a appris à en jouer. Nos diables s’y sont usés les griffes. Nos cœurs ne saignent plus comme les premières fois. Notre amour se rebiffe. Il lutte, impose sa foi. On a besoin l’un de l’autre plus qu’avant. Autrement. Avec moins d’éclats, moins de fracas. Le temps a mis son grain de sel. Imperceptiblement, fugacement, terriblement jusqu’au ciel. Je t’aime. Je te hais. Je t’aime. Je te déteste. Ce ne sont que des mots. Des passions, des révoltes, pour nous mener. Tout là-haut. Jusqu’à cette idée que nous ne voulons ni ruines, ni ravages. Ce serait dommage. Nos années s’enfuient. Sans temps à perdre dans des cris. Nous n’en avons plus l’âge.