Extrapoler sur un canapé le monde d’après
Faire semblant qu’il reste tant de choses à créer
Basculer dans une ivresse d’ un à peu près
Exploser de joie par caprice puis se mettre à pleurer
Sans comprendre pourquoi le monde est apeuré
Fragilisé par tant de rejets, autant d’anxiétés
Engendrées par des annonces à l’avenir emmuré
Extrapoler sur un canapé le monde d’après
C’est comme demander à un chien de chanter
Puis de composer un Requiem et enfin de le diriger
On ira à confesse pour raconter nos futurs péchés
Ne plus croire qu’il existe une fatalité enivrée
Des tonnes de folies distillées par des gens endimanchés
Dont les rêves sont ceux d’autres payés pour les imaginer
Extrapoler sur un canapé le monde d’après
C’est faire du présent un passé composé
Qui implique de posséder une conjugaison aiguisée
Ciselée comme l’ouragan venu tout balayer
Les tombes de ces cimetières aux dalles délavées
L’oubli a ce don de rendre les souvenirs parfumés
Puis de s’estomper dans un brouillard noir et grisé
Extrapoler sur un canapé le monde d’après
J’en ai rêvé entouré de fleurs aux teintes exagérées
Une aberration et une approximation outrageusement colorée
Je n’en suis plus à une exagération aux goûts frelatés
Où se cache l’étincelle qui viendra réveiller
Les fantômes glorieux qui s’appelaient des chevaliers
Brisant de leurs épées les sceptres aux idées carbonisées