Ce soir, à l’heure où la pénombre recouvrira le jour, je m’en irai. Sur le chemin battu par le vent. Entre les branches rabattues par le souffle hurlant. Je m’approcherai. Proche de cet instant où le soleil meurt d’une descente lente avec la pesanteur de l’air pour parachute. S’enfonçant au-delà de l’horizon dans un dernier éclat avant son ultime chute. Je resterai là à attendre les bruits de la nuit. Le sifflement des rapaces, le cri des mouettes, jusqu’au bout de l’ennui. Je suis en attente de toi. Des ces heures passées enlacées. Maintenant oubliées. Je me rappelle ton goût pour la naissance des heures sombres; instants où il n’y a plus de loi. Teinte grise au mélange de noir et de blanc. Couleurs qui définissaient ton éclat de rire naissant. Ta joie de te fondre parmi les ombres cachant tes malheurs. Aussi tes peurs.Habillée des mensonges de la nuit lissant le vrai au sombre de l’oubli. Repère où tu t’es enfuie. Prenant le vol du dernier éclat d’un soleil se terrant. Pour tomber avec lui loin derrière le firmament. Là, où je n’ai su te suivre. Je suis en attente de toi. Cherchant dans tes humeurs du passé, la trace de te retrouver. Sur le chemin battu par le vent. Entre les branches rabattues par le souffle hurlant. Je m’enfuirai. En attente d’être porté plus loin que la mer ne voit. Jusqu’à toi.