Ces mots que j’enterre. Au plus profond de ma mémoire. Portent le goût amer. De soirs sans espoir. Où bruissent les vagues de la mer. Reflétant le miroir. Du vide qui m’enserre. Cette envie de laisser choir. Le combat que je perds. A vouloir. Garder nos repères. Entre les murs de ce manoir. Où scintille la fausse lumière. De faire croire. Que nos vies s’agglomèrent. De souvenirs illusoires. Rédigées sur les pages d’un grimoire. Sans formule singulière. Le conte de notre histoire. Vide et prisonnière. Dans la clarté d’un bougeoir. Qui réverbère. Nos ombres dans le noir. Tristes fantômes, je n’espère. Rien; ni même pouvoir. Faire du vide notre repère. Puisant dans le néant ce devoir. De fendre une vie routinière. Je te parle de notre ennui, de cet entonnoir. Notre tanière. Pour faire croire. Que notre âme est encore guerrière. Ce sentiment pesant d’avoir. Toujours cette muselière. Je voudrais me mouvoir. Comme avant, comme hier. Je remue le vide pour apercevoir. Autres choses que nos viscères. La peur de savoir. J’aime cette terre. Où nous dormons comme des loirs. Des jours, des nuits entières. Le miel et les vin à boire. Sans manière. Je te prends la main avec le mystère. De tournoyer pour t’émouvoir. Cette nostalgie fière. L’envie de surseoir. A la condamnation aux fers. A l’immobilisme de déchoir. Oublier, s’apprivoiser, aux portes de l’enfer. Regarde moi pour voir. Je ne suis plus amer. Je veux croire. Que ces mots que j’enterre. Au plus profond de ma mémoire. Emportent le sang de nos guerres. Là, en cet instant, je sais pouvoir. Briser la pierre. Pénétrer dans le boudoir. Au plafond de verre. Là, où pleure ton cœur chaque soir.