J’entends cette répétition lancinante de nos candeurs partagées. Ce frémissement insignifiant de nos mains frigorifiées.
Quand le matin se lève blanc et crépusculaire. Que les champs de nos blés ne sont pas encore fauchés.
J’ai l’imprudence de penser à les abandonner. Amer, j’entends les caprices du vent dans le matin lentement.
J’observe les ondulations des feuilles des peupliers. J’aime cette instant qui porte tant d’illusions.
Et, ce vague à l’âme parsemé de tremblements. Flamboyant, il se situe tout là haut sur les planches de l’échafaud.
Nous irons nous y promener en traînant nos sabots. Dans une errance formidable après quelques pas de danse.
Je crois aux vertus de cette accoutumance. A l’infidélité d’une vision irréelle et frelatée.
Celle de nos années consommées et galvaudées. Par un bien trop commun, celui d’être vain.
Nous avons cette fragilité comme bouclier. Une peur partagée au calice de nos erreurs.
Nous avons bu ce breuvage et nous y avons cru. Il était délicieux et capiteux.
Il nous a enivrés. Il nous a saoulés.
Aujourd’hui, je sais qu’il nous a trompés. Il ne nous a pas laissé le don d’oublier.
Et, j’entends cette répétition lancinante de nos candeurs partagées. Ce frémissement insignifiant de nos mains frigorifiées.
Pendant que le matin se lève blanc et crépusculaire…