Au soir de ta vie, dans le grand parc aux arbres meurtris, tu marcheras parmi les ombres. La peur t’aura quitté, emportant tes fantômes, tes heures sombres. Au soir de ta vie, tu chemineras doucement libéré de toutes tes futilités. Elles te faisaient vibrer. Te maintenaient parmi les vivants. Tu n’en as plus le temps. Revenir à l’essentiel. Ne plus te mentir, te cacher avant de grimper au ciel. Au soir de ta vie, tout est devenu si facile. Pourquoi ne l’était-ce pas auparavant pauvre imbécile ? Ne te fais pas souffrir, tu n’en as plus le loisir. Le temps du passé est révolu, ni haine, ni regrets. Tu as pu choisir, décider. Au soir de ta vie, tu seras ce que tu as été. Le solde n’est ni bon, ni mauvais. Les plans comptables n’existent pas. Ton bagage léger. Ne tremble pas, les ombres ne t’agresseront pas. Elles sont les étapes de ta vie, celles que tu as manquées. Il y a eu tant de rendez-vous ratés. Ta vie a été si longue, l’as-tu oublié ? Remplie de méandres, tu l’as si souvent torturée. Au soir de ta vie, tu partiras avec ce passé. Il n’est pas là pour t’encombrer, juste te rappeler. Ce sera ton laisser passer. Au bout du chemin, ils te demanderont qui t’as été ? Ne cherche pas, ne triche pas. Dis leur, parle leur de nous, de notre amour, de tout çà. Au soir de ta vie, tes yeux brilleront encore une dernière fois. Ce sera ta vérité. Notre secret.