
Au bout du couloir
M’attendent le vide, le néant
Ceux de tous les soirs
Ce silence que j’entends
Qui me répond et trace
Les sillons d’une solitude
Ce totem que j’embrasse
Comme une forme d’habitude
Habillée d’une relative fortune
Cet or que m’offre la lune
Avec ses reflets dans le miroir
Où mon âme se perd, s’égare
Elle a oublié les signes d’espoir
N’a plus le moindre regard
Sur les cicatrices du passé
Ces talismans enchantés
Que nous avons sacralisés
Dis-moi tes vérités, tes fautes
Plus hautes, plus fortes
Que cette force qui nous chapeaute
J’ai ce doute qui m’illumine
Dans cette errance qui me mine
Au bout du couloir
M’attendent le vide, le néant
Ceux de tous les soirs
Ce silence que j’entends
Je susurre à l’oreille du temps
Des mots improbables ou lénifiants
Donnant à mes diables une face
Acceptable aux rictus qui agacent
Par jeu, par provocation ?
Siècle après siècle dans l’approximation
Je déambule comme un funambule
Dans le labyrinthe au bout d’un pendule
Fantôme désespéré ou cabossé
Aux pas furtifs et effacés
J’ai fait de l’oubli mon habit
J’ai donné à la nuit de mes ennuis
Une gamelle remplie de caviar
Offerte aux loups de mes cauchemars
J’entends leurs rugissements, leur plaisir
Cet instant unique où je peux frémir
T’inventer, te parler, te draper
De cette solitude que je revêts
Pour te conquérir, spectre de mes rêves
Être impulsif, cachottier, toi qui t’élèves
Au-dessus de mes nuits et les transcende
Avant que l’aurore ne se lève et me fende
Au bout du couloir
M’attendent le vide, le néant
Ceux de tous les soirs
Ce silence que j’entends