Je m’adresse à tes soleils incandescents. A ces aurores de nos petits matins. Quand fondait le miel brûlant. Transgressant les limites sans fin. De courses folles parmi les vergers et les blés. Et, je pense à cette frénésie. Au rythme de notre passion. Je m’émeus de cette hérésie. Oui, j’ai eu cette vision. Un brin frelatée, totalement exagérée. Venant remuer tant d’exaspération. Toi, qui parlais de soumission. En psalmodiant les vertiges de notre dépendance. Aux errances capricieuses de l’enfance. Oui, j’ai eu cette vision. Comme une rédemption.
Je te lasse et je m’enlace. Je m’égare sur des chemins d’infertilité. En errant avec tant d’aisance et de facilité. Afin que tu viennes approuver. Ce sens inné de ne pas savoir s’abandonner. A l’impuissance d’un vent énamouré. Scarifiant violemment nos visages burinés. Oui, j’ai eu cette étrange faiblesse. En forme outragée d’impolitesse. D’espérer de toi une caresse. Venant heurter mes grelots de paresse. Cette bougresse parasite de mes forteresses. Plantées sur mes plaines d’indélicatesses. Ces diablesses dépourvues de tant de noblesse.
Je pense à tous ces envieux. Blêmissant devant l’instant merveilleux. Animés par le désir impérieux. De transfigurer leur univers nébuleux. Par un océan orageux et infectieux. Comme si transmettre les rendaient valeureux. Je pense à nous deux. J’exhale du brumeux. Le capiteux et le fougueux. Pour franchir audacieux. Les palissades d’un bonheur à deux. Et, t’offrir un totem doré. Ce talisman sucré et ouvragé. Habillé du symbole de prospérité. Venant parmi le noir de nos soirs conjurer. L’appel sombre et lancinant. De nos spectres s’apostrophant.