J’allais en martyr de jours heureux.Lueurs entre les éclairs de mondes merveilleux. Géants aux regards ténébreux. Là où le vent fouette et caresse. Par pitié, par paresse. Des testaments de fils qui s’emmêlent. En tremblant dans le roulis confidentiel.
Je courais vers l’imaginaire insolite. Parallèle au bout de failles anthracites. Fraternelles dans l’ouragan de la mémoire. En ce lieu où des cyclopes travaillent le soir. A genoux pour mélanger et remuer. Le corps et l’esprit fissuré. Des fientes abandonnées du passé.
Je croyais en un présent illusoire. Par facilité sans chercher à savoir. Miel d’absence dérisoire. Sur la langue cette saveur sans querelle. Guérilla entre le sucre et le sel. Dans mes veines en voyage perpétuel. Vers un entonnoir confidentiel. Là où les fleurs fanent en ombres éternelles.
Je caressais les volutes violettes. De violons aux notes coquettes. En sortilèges impécunieux des jours pluvieux. Et, je parlais aux épouvantails. D’oiseaux s’accouplant sur de la paille. Pour jouer avec l’inutile. Blondi aux soleils immobiles. D’hier et de nos fossiles.
Je parlais à la houle hystérique. Verte en vagues colériques. Colportant à nos rêves antiques. Une rumeur aux ventouses immatérielles. Se confondant aux songes fusionnels. D’un ours en solitaire qui hiberne. Avec nos regrets dans une caverne.
Je broyais le noir dans un miroir. Par provocation, par reflet. Mortifié de se voir détesté. Couché sur un testament de papier. Monologue d’un mort sans histoire. Une flèche dans le cœur. Par erreur, par désespoir. Tristesses ébahies au profond de la nuit. Toutes filles d’un couple de génies.
J’errais entre les troncs crochus. De forêts aux arbres nus. Ces moqueurs de soleils larmoyants. Étincelles d’un charbon étincelant. Brûlant le pain et le vin embaumés. D’une vérité à l’air contaminé. En torpilleur d’un projectile échoué. Sur les vases d’un navire oublié.
Je dressais des murailles hostiles. Au parapet de nos corps fragiles. Dans le rut d’un été hivernal. Quand le gel frappe juillet. Quand l’azur devient fatal. Dans le souvenir de nos torpeurs automnales. Face à une lune morne. Et ses souffrances sans borne.
Mais au bout du chemin, il ne reste rien. Si ce n’est l’impasse ubuesque. Du noir sur une fresque. Un air de violon, le silence, une gomme. Effaçant d’un coup de trait. Eve, Adam et leur pomme. En susurrant des mots doux à leurs sanglots. Dans le coton de leurs soubresauts.
Mais avant de disparaître indélébiles. Avec des colombes en péril. Sur le toit vermeil d’un ciel de corail. Emportés par un radeau sans gouvernail. Je sais l’instant saisissant. Notre présent étouffant. Dans le ressac de nos cœurs en vrac. Nos poussières ivres mortes à la lumière. Des cents nuits de nos rêves inaboutis.
Alors je sais que sur l’île incrédule. S’érigera un totem de particules. Le mystère d’un voile téméraire. Et, sur nos corps, notre effroi, je te donnerai. L’intense, le présent, la résilience. Dans l’altération d’un environnement. Rouge sang luminescent.