Faut-il rompre les conventions ? Pour évoquer le mariage de nos innocences. Cet enfoui sous l’iceberg de nos émotions. Dans le dérèglement d’une profonde dépendance. A ces temps infinis de nos absences. Devrai-je rappeler ces mots irradiés ? Aux soleils noirs de nos tristesses. Qui sont les taches sombres de vin. Sur la nappe de nos océans de sècheresse. Où se calcinent chaque matin. Quand tombent ces mots transgressant. L’horizon d’un instant envoutant. Mais nous donnerions à l’immobile. Le corps et l’esprit tentaculaire. De s’installer comme un fossile. Dans l’onde louvoyante d’un présent. Crépusculaire où nous tanguons. Ivres de l’un et de l’autre. Comme une paire d’apôtres. Qui ont abandonné leur dieu. Impécunieux promettant l’or. Pour des larmes de pluie. Or nous ne craignons que le lit. D’un instant vide et morbide. Lorsque notre passion part en lambeau. Donnant la main au sceau. Recueillant les excréments. Du temps qui nous ment. En dessinant sur nos visages. Ces rides d’un irrépressible ravage. Face à l’indicible du sablier. Donne-moi la main et. Rompons les conventions. De l’inutile bienséance. En puisant dans l’enfer ou ailleurs. La lave de notre rébellion. S’articulant sur quelques pas de danse. Dans le tempo de nos frayeurs.
Je ne te promets rien. Tu peux le croire. Ni coquin, ni magicien. Juste en quête de savoir. J’ai rêvé l’inutile. Lui donnant une peau tissée de fils. Des écailles luminescentes. Pour nos soirées en pente. Quand nos corps frôlent la mort. De n’avoir plus rien à se dire. Ivres de ce néant à en vomir. Mais dans ce jeu de passe-passe. Il reste dans la forêt aux arbres tordus. L’avarice de briser le serment. D’avoir voué à l’entretenu. L’infidélité d’un quotidien harassant. Je regarde nos chaînes. Leur éclat de haine. Et, je brise le médaillon. De cette soumission. En éclats les prenant, te les offrant. Comme le sel et le miel d’un talisman. Contre l’ennemi invisible qui nous accompagne. Et sortira de l’immobile le dragon. Qui flirte avec nous ses compagnons. Crachant le feu d’un terrible aveu. C’est vous que je veux. Alors j’ai vu notre soleil se coucher. Derrière des horizons empaillés. Où les bêtes ont les yeux figés. Le poil collé et tuméfié. Je nous ai regardés. Nous éloigner, nous oublier. En teignant nos espoirs de noir. Sans prendre le temps de s’écouter. Je me suis rappelé du mariage de nos innocences. Ce temps échappé de l’adolescence. Je l’ai regardé. Sa tombe à nos pieds.