Raconte-moi ces choses étranges. Ces histoires que je ne veux oublier. Inscrites dans le livre noir des anges. Ceux qui marchent sur des chemins de pierres. Et se fondent dans les teintes vermeilles d’un soir. Déchirant l’horizon comme des lames de fer. Tranchantes et sorties du laminoir. Où sera forgé l’acier de ces flèches guerrières. Enfonçant la culpabilité de leurs regrets. En allant plus loin que ne portera leur regard. Au travers d’un épais brouillard. Vers le mystère noir de l’enfer. Sans avoir su apprivoiser leurs peurs. Accablées par le poids de leurs douleurs. Emportées par un vent de travers. Vers le mystère noir de la mer.
Chante-moi ce poème insurrectionnel. Ces textes que je ne veux oublier. Écrits avec l’agression d’une ritournelle. Qui se love dans les pensées. Fusionne avec la mélancolie omniprésente. D’un blues à la langueur lancinante. Ombre d’eux qui les suit. En guenilles au cœur de la nuit. Où tout sera neuf dans la nef du présent. Lorsque le magicien entrera en scène. Avec ses artifices de l’instant. Ils s’en iront proches de l’Africaine. Vers le mystère noir de l’enfer. Prisonniers de ce long voyage. Où les cœurs saignent sur des images. Vers le mystère noir de la mer.
Parle-moi de profonde solitude. Ces parchemins que je ne veux oublier. Quand les mots et les lettres seront inquiétudes. Évoquant cette pensée seule. Quand tombe le voile d’un linceul. Recouvrant le corps mort d’un prisonnier. D’outre-tombe reclus sans pitié. Dans une prison sans raison. Où s’abimera la poussière du temps. Pendant que des anges s’envolant. Vers le mystère noir de l’enfer. Dans une illusion sans repère. Seront subjugués par la seule idée. De rester encore en vie. En ce temps d’un présent enfui. Vers le mystère noir de la mer.
Rappelle-moi simplement pourquoi ? Ces heures que je ne veux oublier. Sont envahissantes et engourdissent. Ces anges aux larmes glacées. Avec leurs âmes lisses. Dans les temples de chapelles. Au cœur de citadelles. Sombres où s’abrite. L’ombre de vouloir leur ressembler. J’ai besoin de savoir vite. Si l’on devra se diriger. Vers le mystère noir de l’enfer. En observant ce lendemain sans fin. Si proche et à portée de main. Quand mon regard s’en ira du cimetière. Vers le mystère noir de la mer.