Dans le carmel de l’intemporel. Louvoient de folles lucioles. Tournoient et se querellent. Dans un ballet éternel. Se pourchassent et s’enlacent. Dans le cloître où suinte ma mélancolie. Un lieu où j’ai passé tant de nuits. A veiller sur ses insomnies. Devenant la force viscérale. De mon attraction fatale. Pour ces heures entre chiens et loups. Où louvoient de folles lucioles. Dans le carmel de l’intemporel. Se posant sur son autel. Elles sont le corps, l’âme et l’esprit. Du souffle de cette mélancolie. Rendant mes prières douces. Polissant les arrêtes aiguës. Des teintes fauves et rousses. Des silex coupants et pointus. De mes fantômes et de mes cauchemars. Je les craints en vain. M’attirent et me tentent. Dans une complainte lancinante. Ils sont sans pitié, s’étant liés d’amitié. Dans le carmel de l’intemporel. Où louvoient de folles lucioles. Je les invoque. Elles se moquent. M’infligeant la cicatrice de leur violence castratrice. A l’instant où s’unissent mélancolie et nostalgie. Brisant leur écorce et convolant en juste noces.