Il y a le vent, le soleil, et la terre. Il y a le temps, le sommeil et la pierre. Un silence. Un infini. L’oubli. La décadence. De nos souvenirs. Abolir la fuite en avant. Tout le temps. Sans se mentir. Maintenant. A jamais dans les limbes. De ce labyrinthe où je m’égare. Toi, qui doute, regimbe. Une rupture sans crier gare. Tronquant l’image figée. De ton corps prostré. Sur le caveau où s’entrechoquent nos derniers mots. Morts en ayant tous les torts. Toi, frappant le piano de nos vies. Arrachant des notes sans montrer ton visage. Caché par un rideau de cheveux jaunis. Une pose sage. Pour maquiller la belle image. De nos funérailles. L’esprit en bataille. Refusant de s’évanouir. S’endormir. Et puis mourir. Hantant le cimetière. Traînant en caressant les pierres. Il y a le vent, le soleil, et la terre. Il y a le temps, le sommeil et la pierre. Parfois, je m’endors. Recroquevillé. Pour me protéger. De notre triste sort. Du lointain. Ta musique m’atteint. Tes notes sur le piano. Un rayon de soleil. Sans pareil. M’arrachent des sanglots. Nous deux. Entre la terre et les cieux. Ni jeunes, ni vieux. Une pierre tombale. Le temps coulant infinitésimal. Dans le goulot d’un sablier.Sans pitié. J’entends ta musique calmer ma panique. Tu es présente, absente. Je ne sais plus. Je ne t’en veux plus. Il y a le vent, le soleil, et la terre. Il y a le temps, le sommeil et la pierre. Errant dans le cimetière. Vaporeux, fantomatique. Agenouillé, accroché à une croix. Parfois, quelques fois. Anxieux, statique. Va notre vie. Accrochée à la toile de l’infini. Résister. Ne pas tomber. La peur d’avoir mal. Le cri bestial d’une douleur animale. Pire que tout loin de toi. Ni maintenant, ni une autre fois.