J’aimerais t’écrire un poème . Je te parlerais de nous sans parjure, ni blasphème. Toi et moi. L’oiseau blanc et l’oiseau noir. Sur une mer blanche et noire. Entre les parallèles de nos battements d’ailes. Volant dans une nuit sans lune. Partant chercher fortune. Des perles glacées au bout des plumes. Nos becs fendant l’écume. Évaporant notre parfum d’amertume. Au loin vers des rivages. Où naissent nos mirages. S’endorment nos orages. En lutte chaque jour, chaque minute. Battant des ailes. Les vagues nous regardant passer. Éternels, obsessionnels. Notre haleine de fêtard. Emportés par le vent d’un hasard. Enfantant le souffle de nos tempêtes. Jouant aux fléchettes. Avec les éclairs de nos misères. Frottant le souffre d’allumettes. Tenues par l’oiseau blanc et l’oiseau noir. Sur une mer blanche et noire. Dantesques messagers. Aux vols irréguliers. Toi et moi. Sur les mots d’un poème. Porté en musique avec l’espoir suprême. Qu’il ne soit pas notre requiem. Il y a au bout de nos ailes. Le vide, ce rien qui nous appelle. Comme une tendance fatale. A commettre l’erreur optimale. De fuir notre culpabilité. De nos vols saccadés. Cette volonté de tout oublier. Mon poème pour me faire pardonner. Voudras-tu le parcourir ? Accepter de le lire ? Son bout de flamme pour réchauffer nos âmes. Oiseau blanc et oiseau noir. Sur une mer blanche et noire. Tourmentés. Habités. Si proches. Chargés de reproches. Reviens le son d’une marée endiablée. Avec des diables accouplée. Que nous avons si souvent écoutés. Au point de se les approprier. Habités. Tourmentés. J’aimerais t’écrire un poème . Je te parlerais de nous sans parjure, ni blasphème. Je l’achèverais jurant que je t’aime.