Il reste cette photo abîmée de nos années passées. Le symbole d’un bel été. Les rires amusés d’une famille rassemblée. Les rancœurs enterrées. Le temps d’une photo. Le père tout là-haut. Un symbole ? Ce regard qui affole. D’être protégé, surveillé. Sans savoir. S’il est bienveillant. Dans le souvenir troublant. D’un espoir. Le rêve d’un enfant. Pleurant en se chamaillant. Tant de visages oubliés. Sous le souffle du temps. Il reste ce cimetière de pierre. Des regards figés. Des corps embaumés. Sous le poids du père tout là-haut. Rien n’a changé. Du premier jour à maintenant. Devant le passage des badauds. La comptine d’un été. A se promener. A ramasser le blé. Le temps d’une photo. Immortalisant la sculpture de nos ruptures. A venir. L’intense brisure. C’était trop beau. D’être réunis à vouloir s’unir. Le temps d’une photo. Sous le poids troublant. Du père tout là-haut. En faisant semblant. De prendre le temps. Nos vies entre les doigts se faufilant. Un capital à l’humeur bestiale. Que nous avons cherché à maîtriser. Qui nous a échappé. Juste freiné. Là. Le temps d’une photo. Puis s’en va. Pas à pas. Dans la nostalgie d’une sculpture figeant notre mélancolie.