La haine de ton regard n’éteindra jamais la part de hasard. Qui nous a fait nous revoir. Au travers du labyrinthe de nos mémoires. Empoussiérées de souvenirs aléatoires. Fuyant en s’évitant. Se détestant en s’attirant. Pour finir par s’apercevoir que notre couleur est le noir. Teintant nos sentiments. Maquillant nos ressentiments. Sans chercher à savoir si cette haine nous a empêchés de nous mouvoir. En reflétant nos tourments. En avilissant nos égarements. J’ai la faiblesse de le croire. Regardant nos reflets dans le miroir. Vieillissant en se courbant. S’éteignant en palissant. Toi et moi sans s’émouvoir. Plantés là en faire-valoir. S’observant méchamment. Lentement diaboliquement. Tu pourrais vouloir me frapper à coups de rasoir. Tu saurais dresser la haine en devoir. Le sang coulant comme dans un abattoir. Noircissant en mourant. Salissant l’entendement. Sans raison avec pour seule passion. D’avoir atteint le bout d’une exception. Toi et moi fusionnels. Trop, irrationnels. Statufiant en aimant. Glaçant en s’attirant. Un regard, un désir, un appel. Brisant nos corps en tremblant. Se tordant en s’affrontant. S’aimant sans faire semblant. Ne laissant que la haine en s’endormant. Éclairée par la flamme d’un bougeoir. Personne pour vouloir savoir. Le néant d’une attitude, un doigt pointé. Pour accuser, dramatiser. Avec la haine de ton regard qui n’éteindra jamais la part de hasard. Nous ayant fait nous revoir. Au travers du labyrinthe de nos mémoires. Soufflant la page de nos désespoirs. Avec l’unique bonheur de ne plus se revoir. Oubliant de regarder l’avenir avec la peur de mourir. Ni chercher à se soutenir alors que l’amour expire. Donnant un corps à nos haines. Enfant sans tête porteur de tant de peines. Les nôtres ondulant dans le cloaque où se vautrent les rois et les reines.