Une nuit sur la mer. La tête en enfer. Un corps qui rêve d’une terre. Où tout serait plat. Sans remous ni de cœur à l’envers. Fatigué et las. A espérer que tout va s’arrêter. Les hauts et les bas, les vagues qui cognent sur le bateau en contrebas. Le vent sifflant en s’enfuyant. Dans le noir d’une nuit portant le message de ton ennui. En cet instant où tout tu replies. Sur cette coquille fragile ballotée par les eaux. Allant ailleurs vers un meilleur qui sera beau. Tu le crois. Ce rêve porte ta foi. Au bout de l’exil, il n’y aura plus de péril. Sans crainte, ni plainte. Le ciel illuminé du phare de tes projets. Apportant aux ombres de tes cauchemars la clarté. De les chasser, pour tout recommencer, tout imaginer. Mais avant, il y a une nuit sur la mer. La tête en enfer. Un corps qui rêve d’une terre. Où tout serait plat. Sans remous ni de cœur à l’envers. Te demandant ce que tu fais là. Tu penses à la folie. A cette idée inaboutie. Qui t’a poussé à tout claquer. Laissant derrière toi une terre abandonnée. Il fallait oser. Si proche de désespérer. Sans te demander si tu pouvais hésiter. A t’en aller pour effacer ailleurs les traces de tes erreurs. Là où tout est différent. Tu le crois. Ce rêve porte ta foi. Il vibre en toi enivrant. Entêtant, envoutant. Poussant tes pas à franchir le pas. D’une nuit sur la mer. La tête en enfer. Un corps qui rêve d’une terre. Où tout serait plat. Sans remous ni de cœur à l’envers. Morte de trouille les mains accrochées à la rouille. Du bateau qui tangue dans la tempête d’une nuit. Le vent pour confident. Séchant tes larmes avant qu’elles ne se soient noyées. Dans l’océan s’écoulant à tes pieds. Il n’y a que toi. Rien que toi. Ce rêve fou. Qu’en changeant tout. Tes jours n’auront plus les couleurs de tes nuits. Seule à border les cauchemars de ton ennui. Tu le crois. Ce rêve porte ta foi. Quelque part existe une baguette magique. Que l’on peut agiter. Étouffant tes crises de panique. Cela coûte une nuit sur la mer. La tête en enfer. Un corps qui rêve d’une terre. Où tout serait plat. Sans remous ni de cœur à l’envers. Une misère, toi qui depuis si longtemps désespère. Enfin, brille une lumière belle et fière. Tu t’es jetée vers. Un effort terrible comme une première pierre. Pour construire le mur qui te sépare de tes galères. Tes yeux rêvent derrière tes paupières. D’enfin sortir de la nuit de ton ennui. De s’illuminer, d’être ébahis. Demain et les autres lendemains. Après une nuit sur la mer. La tête en enfer. Un corps qui rêve d’une terre. Où tout serait plat. Sans remous ni de cœur à l’envers.