Une salle de restaurant pour nous deux. Se regardant dans les yeux. La nuit, les jours suivants. Une salle de restaurant où dure le temps. Sans se presser ni se bousculer. Juste l’instant de vivre le moment de s’effleurer. Les doigts emmêlés. Le regard embué.Face à face accoudés. A écouter. A se raconter. Ce que l’on a été. Avant de se rencontrer. La mélodie d’un piano autorisé. La voix grave d’un chanteur caché. Seul à nous parler. D’histoires gravées sur papier glacé. Là où d’autres se sont rencontrés. Avec une salle de restaurant pour eux. Se regardant dans les yeux. Je ne peux vouloir. Connaître la fin de leurs histoires. Crachant le sang noir d’un mouroir. Pas de çà ce soir. Ni maintenant, ni jamais. Je te le promets. Toi et moi à l’aube d’un matin. De jours prochains coloriés de dessins tracés au fusain. Posant l’esquisse de notre destin. Quitte à balafrer le chemin balisé de nos lendemains. Il restera toujours la force de notre amour. Une salle de restaurant pour nous deux. Nous regardant dans les yeux. Ivres de l’alcool fruité d’un vin liquoreux. Je le veux. Pour toi. Pour moi. Et consolider nos jours des pierres de nos galères. Plus fortes que toutes nos guerres. Là haut dans la citadelle. Balayée par un vent qui nous ensorcelle. J’aime cette ritournelle. Les larmes qui coulent de tes yeux. Signe impertinent d’une faiblesse. J’ai la paresse. D’y voir un présage bienheureux. Mon regard sur l’essence de tes souffrances. En échange je te propose une danse. Dans une salle de restaurant pour nous deux. Se regardant dans les yeux. La nuit, les jours suivants. Une salle de restaurant où dure le temps. Sans se presser ni se bousculer. Juste l’instant de vivre le moment de s’effleurer. Les doigts emmêlés. Le regard embué. Pour une nuit jusqu’à plus tard. Collés sans masque, sans fard. En laissant faire le hasard. J’aime l’idée de pouvoir imaginer. Cette histoire sans fin qui aurait pu ne jamais exister.