Il reste l’image d’une exaspération juste avant la capitulation. Un geste de la main envoyé au ciel. Un drapeau battant comme une aile. Un lion figé couché aux pieds. Scellé dans le bronze pour ne pas déformer. L’idée d’un révolté qui voulait tout chambouler. Emporté par un besoin d’absolu. Le poussant à se mettre à nu. Habité d’une sensibilité lui donnant une âme d’écorché. Le brouillard des années est venu. Recouvrant d’une uniformité, les contours et les détours de sa personnalité. Plongeant le sculpteur dans une quête d’absolu. Imaginant un visage, une expression sur des souvenirs tenant du mirage. Il reste comme une idée de ce qui pouvait l’animer. Tracé d’un trait de plume sur une feuille de papier trop sage. Où les mots sont jetés pour se coucher, s’alignant en soldats formatés. Sans restituer le sens exact de ce qui l’enflammait. Un drapeau battant comme une aile, un geste envoyé au ciel. On peut lire un nom au pied de la statue. Gravé avec retenue, pour ceux qui ne l’ont pas connu. Il reste les oiseaux prenant ses bras pour des branches. Se posant pour porter au loin leur vue. Sinistre réalité que le magicien du temps sort de ses manches. Sans public pour s’extasier, ni même se retourner. S’étend dans le parc l’ombre d’un souvenir vierge de tout soupir.