Il y a nos pas qui traînent le long du grand fleuve. Un décor de lumières qui baignent nos rêves. La douceur d’une nuit de mars avant qu’il ne pleuve. La langueur d’une journée qui s’achève. L’envie de la retenir. Pour l’empêcher de s’ensevelir. Dans l’histoire d’un passé qui chaque jour s’écrit. Parlant du bon et du mauvais dans le livre de nos vies. Brillent les étoiles que l’eau a englouties. Dans le reflet du miroir d’un ultime sursis. Il y a cette envie. Qui n’est pas un caprice juste le terme d’un instant magique. Où la dernière image conservera le cœur de ce moment unique. Protégeant les couleurs de nos souvenirs s’assombrissant. Quitte à en oublier les odeurs et les bruits. Libérant dans une pause figée l’âme des choses qui nous ont transportés. Permettant de s’en aller, de ne plus revenir, sans jamais perdre la nostalgie. De nos pas traînant le long du grand fleuve. Sans trace, ni empreinte, mélangé à l’histoire d’une présence invisible. Où tant de gens sont passés sans témoin, ni preuve. Juste portés par le courant des eaux paisibles. Se chargeant de leurs peines, de leurs joies avant que la nuit ne s’achève. Dans un décor de lumières qui baignent nos rêves.