Il y a cette fenêtre, cette grille. Il y a à l’intérieur cette autre fenêtre ouverte sur quel espace ? Je ne le saurai jamais. Je suis toujours resté du mauvais côté du mur face à la grille, à la fenêtre fermée. Tu ne l’ouvres pas. J’imagine une pièce sombre, triste où tu ne viens pas. Tu dois vivre de l’autre côté dans la lumière. Un jardin, des fleurs, le soleil, c’est ton univers. Il n’est plus le mien depuis que tu t’es isolée de moi. Les barreaux de la grille sont froids malgré la chaleur des derniers jours. Je les ai touchés. J’ai essayé de tirer dessus, imaginant les tordre. Quelle folie ? Ils sont durs, plus forts que moi. Tu les as voulu inviolables. Ils le sont pour te protéger, m’éloigner de toi. J’ai vu ta silhouette se glisser furtivement dans la pièce, derrière la fenêtre. Je ne peux pas l’affirmer. Tout est allé si vite. Je veux croire que c’est toi. Mais, je n’en suis pas vraiment certain. Mes souvenirs se mélangent. Le doute a remplacé mes certitudes. Je suis de l’autre côté de la grille. La mauvaise place s’il en est. Celle que tu m’as désignée à jamais.