Les sourires gris
Une solitude envoûtante
Le silence d’un enfermement
Vibre l’étouffement
Plus tranchant qu’une lame hésitante
Coupant l’instant avec acharnement
Piétinant l’ultime atermoiement
Pour toi, pour moi
Un souvenir d’autrefois
Cette idée diffuse et sans relief
Rappelant nos combats brefs
Nos appels virtuels
Quelques mots informels
Épelés à vitesse lente ou inexorable
Dans un temps improbable
Je crois, oui je crois en cette heure
Nos corps pendus comme un leurre
Aux aiguilles d’une horloge asthmatique
Tournant de manière amnésique
Notre passé, nos oublis
Dans une avarice rabougrie
Se rejoignant dans un texte poignant
Je suis ébloui par ce récit lent
Qui sacralise les sentiments
D’hier, ni fiers, ni amers
Il n’y a pas d’armistice dans nos guerres
Elles sont fortes, actives, incessantes
Leur vitalité en est éprouvante
Ainsi se forgent les sourires
Gris, mièvres et sans avenir
Lire la suiteL’âme défunte
Au bord du torrent
Face à une eau se bagarrant
Goulûment entre les rochers
Sur la crête de lichens abîmés
Tangue l’âme défunte
D’une dernière empreinte
La trace de l’ultime géant
Parti depuis un autre temps
Conquérir les abysses
Pour séduire une tentatrice
Ultime et un rien cannibale
J’entends son souffle animal
Se glissant entre les lames du torrent
Puis porter un regard envoûtant
Sur son monde de miniature
Qu’il a quitté totalement immature
Sur un stupide coup de tête
Dans l’espoir de faire la fête
Combien de fois a-t-il regretté sa folie ?
Et son petit monde rétréci ?
Au bord du torrent
Lorsque tout allait si lentement
Dans l’éloge d’une solitude maîtrisée
Son paradis imaginaire et enchanté
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