L’eau
S’écoule l’eau d’une longue dérive
Le temps d’un ancien rêve que j’avive
Immatériel et corrompu en se miroitant
Dans le miroir aux fragments morcelés
Les visages balafrés se réfléchissant
Leurs rictus, ces grimaces à peine effacées
Je vois ces éclats aux lambeaux de misères
Étoiles filantes dans le trépas éphémères
D’un crépuscule joyeux et linéaire
Nos horizons sont plats, notre temps est las
Je pleure le projet inabouti d’un soleil épanoui
Nous l’avions tracé à l’encre de sang
Comme une promesse aux confins de l’instant
Ce moment où tout bascule imperceptiblement
Il fut diffus, en équilibre, en déséquilibre et
Le futur s’imposa sur ce fait d’être entamé
Se répandant dans le miroir ; j’en vois l’éclat
En otage de cette marche pas à pas ; jusqu’à
A jamais toujours et sans arrêt
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