Espace
Je me berce dans l’illusion d’un espace
Vide et abrasif aux inhumanités programmées
Elles sont fades, toutes habitées de si peu de grâce
J’entends le rabot qui passe et repasse
Abrasant la toile aux fleurs et ses couleurs fanées
Elles furent, ont été bleues s’élevant parmi les blés
J’en ressens le désenchantement enfantin
Ces tremblements sur notre plaque tectonique
Tu déclames le poème d’un radieux matin
Je l’entends, l’associe à nos vides asymétriques
Cet effondrement de la pyramide de nos illusions
La corrosion d’une mélancolie acide, notre aversion
A ces affirmations aux essences sans éloquences
Un assemblage de blablas aux insolences inutiles
Ils sont nos squelettes recouverts de tant d’insuffisances
Dis-moi où se dresse la porte sincère et fragile
Ouvrant sur l’intime foyer où se déprogrammer ?
Ma question est la colonne vertébrale de nos futilités
Le fil tendu entre les neiges de nos deux sommets
J’aime leur froid, leur silence, leur aridité
Par provocation, par soumission, par ambition
Cette ascension accessible, téméraire et éphémère
Nous serons les témoins de l’ultime transformation
La métamorphose de nos vignes d’hier en terres lunaires
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