Tout là-haut
J’aime la langueur de l’extrême
J’aime la clameur de l’anathème
Tout là-haut en chœur parmi les corbeaux
Qui battent des ailes, qui font les beaux
Ils sont à vif, écrivent des poèmes
Ils sont les enfants d’un écosystème
Paré d’une ribambelle d’emblèmes
J’aime cette heure qu’on appelle
L’intrusion du jour parmi la nuit
J’aime cette variation intemporelle
Et profonde de cette mélancolie
Recouverte d’une film d’ennui
Qui colle à l’ADN de la vie
Dis-moi que les aurores n’ont pas peur
Assure-moi qu’elles n’ont pas d’heure
Quand bruisse la lenteur de l’extrême
Quand s’éteint la clameur de l’anathème
Lire la suiteMéthodique
Obtenir, contredire, vomir
Tous les tabous à proscrire
S’agglutinent pour prescrire
Le temps éternel que j’admire
Il est fraternel et confusionnel
Il s’étend en bandoulière, artificiel
Ensemble nous marchons, nous trébuchons
Rouges sont nos soirs d’abandon
Penauds nous admirons les oiseaux
Alors que mugissent les taureaux
On s’extasie en se disant que c’est beau
Puis survient l’ombre complice
Immaculée, prête au sacrifice
De l’oubli et de la nostalgie
Ce frémissement qui m’atrophie
Vert de froid, noir de suie
Avec ses couleurs mélancoliques
Aux reflets que j’étale méthodique
Lire la suiteHier ou bien d’ici
Nostalgie d’hier ou bien d’ici
Lorsque le temps s’abandonne
Pire qu’il s’apitoie, balbutie
Sur la toile d’un ciel qui bétonne
De noir et de gris
Un horizon qui collectionne
Des pluies de mélancolie
J’ai le sentiment noirci
De ce cœur qui démissionne
Contrit et abasourdi
Nostalgie d’hier ou bien d’ici
Des bouts de rien qui frissonnent
Dans l’aube d’un matin transi
Je regarde, je ronchonne
En ayant l’âme à l’oubli
De ce qui classe, qui ordonne
Dans une logique de l’établi
Bien ou mal qui rançonne
Les sentiments et l’esprit
Quand ma nostalgie papillonne
Lire la suiteDonner du sens
Une histoire voluptueuse et anarchique
Violente et inexpressive
Totalement oubliée, dithyrambique
Où sont les heures vives ?
Lorsque nous gambadions
Parmi les herbes et les alluvions
J’ai en moi cette morosité atrophiée
D’une mélancolie totalement assumée
S’accrochant sur ce lien inexistant
Tendu entre nos deux tempéraments
Dis-moi pourquoi vertes sont les herbes
De nos sommets inexplorés ?
Là où devisent quelques morales sans verbes
Lorsque s’enfuie le triste été
Vers un firmament de sombre dessein
Dessine-moi une aurore sans lendemain
Par facilité ou par complexité
Pour m’amuser ou pour m’affliger
Je tords le cou à l’inutile par aisance
Pour donner du sens à trop de complaisance
Nous deux par facilité ; nous deux par anxiété
Les dés sont jetés sur un temps largement entamé
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