Poème
Nostalgique un jour ou une nuit, je ne sais plus. Je t’avoue que je ne me rappelle plus. Solitaire et insatisfait en immersion parmi cet absolu. Dans une quelconque ruelle au sol balayé par le souffle d’une ritournelle. Toi et moi psalmodiant des textes froids. Tournants avertis dans le cercle glacé de notre profonde mélancolie. Nous sommes allés une nouvelle fois. Vers le mausolée des spectres d’autrefois. Ainsi accouplés à ces variations d’ivresse. Où nos tendresses étaient d’une infinie tristesse. Pendant que notre naïveté scintillait en paillettes de futilité. Dans nos yeux attendris et émerveillés.
Rappelle-moi le pourquoi de toutes ces choses. Les vibrations de nos respirations. Les transitions de nos cœurs virtuoses. Chœurs envoûtant les voûtes de nos cathédrales. Faut-il encore que je te parle ? De nos rires, de nos pauses théâtrales ? Nous les avons tant partagés. Nous pouvons maintenant les épargner. Comme des radins si proches de la fin. Je sens venir un vent glacial. Chargé d’une nostalgie abyssale. Il en est ainsi de notre destin. Vertical. Quand les artistes quittent la scène. Quand le silence ne cache plus sa peine. Dans une nuit noire et blême. Portée par les derniers vers d’un poème.
Je caresse alors le dédain de ce sinistre dessein.
Afin de me noyer dans l’alcool irisé de son venin.
Lire la suiteLe bonheur
Violents ou passionnels
Excessifs ou abrasifs
Je m’attache aux riens existentiels
Cette vision inaboutie
Si souvent tendre et pourrie
Parfois même sans foi
Je parcours l’exceptionnel
Une passion sans loi
Avec des pensées caverneuses
Où s’immergent des fées irréelles
Toutes me narguent ténébreuses
On parle boutique, mélancolie
Avec des abréviations à l’eau de vie
Je les porte à ma bouche
Elles sont délicates s’envolant
Avec une escadrille de mouches
Je parle de postérité en affirmant
Qu’il n’existe pas de collusion
Avec des vertiges sans effusion
Cette vision cataclysmique
D’une exhibition mélodramatique
Devant une assemblée de poupées
Où sont partis nos futilités ; nos alizés ?
Tous vierges de nos infirmités
Tangue le navire à la coque trouée
Celui du capitaine à la pensée périmée
Immature, il porte des boutons
Dorés qui affichent ses prétentions
D’être tout là-haut en petit garçon
Solitaire avec des hallucinations
Je suis son ange gardien par facilité
Aussi par fatalité, dis-moi si c’est vrai
Que l’été les nuits sont illuminations ?
Des aurores boréales approximatives
Éclairant des louves excessives
Sans feu vert, ni feu rouge
Les loups sont gris et bougent
J’aime leur idée de transhumance
D’être en permanence dans l’errance
Être là sans comprendre, ni apprendre
Partir avant de ternir ou de vomir
Pour ne conserver que le meilleur
Sélectif ou évasif appelé le bonheur
Le bonheur en erreur ou en valeur ?
Il est là, inscrit sur le compteur
D’un temps qui branle à chaque instant
Demain sera hier en se nouant, en se percutant
De manière éphémère qui en fait son mystère
Celui d’une totale incompréhension
Presque vulgaire et sommaire
J’erre dans les bras de cette confusion
Sublime et ravinée par les torrents
De fragments agglomérant le temps
Lire la suitePoint d’exclamation
Dois-je mettre des points d’exclamation
A nos errances vertigineuses et fécondes ?
Pourquoi parler de traumatismes à nos exceptions ?
Elles sont colorées, abyssales parfaitement immondes
Tout en ayant su en effacer les angles et le recoins
Je te sais aboyeuse, rageuse, triste voire excessive
Noyée dans l’onde de nos tournoiements enfantins
Oui il y a du versatile vénéneux dans nos eaux vives
Je la bois, je m’y baigne en purifiant les instants
De nos émotions fugaces punaisées sur des cimes noires
Toutes portent le deuil des nuits tristes de ces amants
Qui ne parviennent plus à minauder lorsque survient le soir
J’ai la nostalgie de ces ennuis fades et complices
Comme s’ils étaient porteurs de brins de sensations
Toi qui parlais de désillusions voire même de cicatrices
Il en est ainsi pourquoi s’interroger sur ces fruits avariés ?
On peut toujours s’extasier sur les fossiles d’une vie effacée
Demain nous partirons masqués au bal des faux-semblants
En nous enivrant de l’absence capiteuse nous enveloppant
Lire la suiteJamais
Dans les allées percutées
Par le vent des alizées
Poussent des brins de muguet
Plantés le long des haies
S’élève le prochain blé
Coloré du soleil de mai
Pourrait arriver l’ondée
Où irons-nous nous abriter ?
Et aussi rêver ?
Je me sens habité
De ce désir et
Bien plus encore de celui d’espérer
En un ciel chaud d’été
Pour cristalliser
Nos humeurs, nos fiertés
Librement sans anxiété
Loin des cons, des torturés
Hantant les rues de notre cité
Qui pourrissent sur pied
J’ai cette envie inanimée
Qu’un rien pourrait réveiller
Partir, fuir, m’élever
Oublier, oublier et s’évader
Un jour de mai ou de février
Peu importe le calendrier
Loin de la promiscuité
De cet air vicié, frelaté
Tous les jours inhalé
Demain pour la postérité
En fusée ou même à pied
Sans vrai point d’arrivée
A tout instant pour seul projet
Et proscrire l’idée de jamais
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