Les ombres
Je pourrai aimer les ombres crépusculaires
Leur donner un nom à l’emporte pièce
Comme une pantonyme stupide et fière
Spectateur devant elles d’un absolu d’espèce
Dans une variation inaboutie de notre ennui
En transhumance parmi un désert infini
Ces nuits où s’éteignent les bougies
Dans un souffle las, nos nuits à petits pas
Et si les rêves s’exfiltraient dans un imaginaire ?
Je saurais les retrouver sur d’autres terres
Là où vécurent les dinosaures de notre passé
Tu sais ces incertitudes toujours pressées
Lorsque nos cœurs battaient prestement
En s’unissant dans les tempêtes et dans le vent
Je vibre encore un peu, insuffisamment
Il me reste si peu, des détails, une faille
Profonde, ciselée comme une entaille
J’en lèche le sang dans un aboutissement
Où sont les ombres d’hier, crépusculaires ?
Cachées, effacées ou simplement s’endormant
Sur le lit de feuilles mortes, ce tapis de l’amer
Sur la langue, alangui, dans un frémissement
J’irai narguer l’inutile, toujours, encore cette fois
Cette carapace frigide en souvenir d’autrefois
Perdu dans l’immensité, voyageant sur un traîneau
Vers l’aube avec le poids abyssal d’un fardeau
Celui de nos compromis affadis et racornis
Rouges à jamais seront les fossiles de nos vies
Lire la suite