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gothique et romantique

Posts made in juillet, 2019

Le navire abandonné

Publié le 29 Juil 2019 | Aucun commentaire

Tandis que s’envolaient des mouettes corrompues. Des goélands planaient sur des confettis de maigres menus. Pendant que  bronzaient des sirènes sur des plages  volcaniques. Sous le panache de volcans rouge asthmatique. Alors que la fin du jour s’allongeait comme un élastique. Passa un navire étiolé et abimé ; au pont scarifié. Par les lames d’un soleil tronçonnant ses mas et leurs futaies. Là où s’abritent les rêves évasifs et intolérants. De gens cassés et prostrés. Se laissant emporter et capturer par les rimes d’un tango merveilleux. Vagues contre coque ; chocs éparpillés en souvenirs vagues. Comme une atteinte à une vertu de flocons cotonneux. Emprisonnés dans une bouteille à la pression atmosphérique. Par la magie d’un filtre intime et stratosphérique.

Où sont passés les marins de tant de pénombres ? Où sont leurs corps las et éreintés ? Je tends les mains et caresse leurs ombres. Dans une étreinte informelle et surannée. J’aime cet artificiel comme un rituel. J’aime cette impossible irruption affligée. Parmi leur monde de pacotille. Dans les soubresauts d’étoiles qui scintillent. Comme des blés avant d’être fauchés. J’irai manger ces pains de petits matins. Sur le pont d’un navire timide et craintif. Craquant sous les claques des typhons. Se pliant sous les pattes de goélands affirmatifs. Le trépas est là sous nos pas. A chaque mouvement, en avançant, en tournant en rond. Je pleure l’esprit insuffisant aux pâleurs insolentes. Qui fait de demain une attente envoutante. Dis-moi si ? Les heures à venir seront torrides et brûlantes ?

Comme ce temps où se sont consumés les tremblements. Je dirais les frémissements tournoyants de nos folies. Allant gambadant sur les mers emmenés par des poissons pilotes. Rougis par le feu d’une passion lunaire pour des vierges polyglottes. Avec la promesse d’alunir sur les écailles de leur dos torsadé. Par l’avarice de tant de sentiments maîtrisés. Elles iront jusqu’à leur perte sur un air de fête. Alors, j’entends ces messages de conquêtes. Irrationnelles, s’évadant vers des mers voluptueuses. Comme si. Tout était aisé,  facile ou vaporeux. Une caresse parmi les volutes du vent. Une promesse parmi des vagues aux eaux aqueuses. S’évaporant sous la canicule de jours pernicieux.

Froide et noir, la douche des abysses est tombée. Méthodique et sans précipitation sur nos hésitations. Faisant de leur acide des sillons sur nos peaux délavées. Mais il n’y eut pas de douleur, juste une peur. Fragile et blanche comme le sel qui affleure. Sur les marais salants à une heure. Quand le soleil se fait rond, quand les amoureux traînent sur des pontons. Quand erre un navire abandonné sur une mer. Emportant dans ses cales des rêves bleues enveloppé dans du papier soyeux. Livré à l’instant, sans but, voguant triste et abandonné. Sur un océan multicolore à l’odeur de chlore. Dans des eaux dépravées de s’être trop mélangées. J’aime cette vision d’un aquarium où tout serait réuni. Quelques bulles, quelques poissons, beaucoup d’opinions, tous engourdis. Avec le néant se tricotant des gants. Sur le pont d’un navire abandonné.

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Les bateaux infirmes

Publié le 24 Juil 2019 | Aucun commentaire

Dans des ports reculés, pendus à des quais. Des bateaux infirmes tanguent sur la pointe des pieds. Prêts à s’élancer pour de lointaines destinés. En solitaires vers les mondes barbares d’un imaginaire. D’où ne reviennent que des magiciens ridés. A pas nonchalants tombant de ciels tumultueux. Rapportant les frimas de mots fades et vertueux depuis un firmament. Vaporeux et totalement inexpressif à l’image de leurs âmes émotives. Violemment ballotées par les impertinences d’un autre temps.

Ils ne croient plus à la force de l’impossible vertu. Dérive  artificielle sur un radeau ivre et sans retenue. Plus haut et plus beau que des vagues de pierres. Si frêle et tellement intemporel. Comme les courbures de leurs manières. Comme des parjures jetés en pâture. A l’immense ou à l’intense. Là où ils iront s’échouer dans le tourbillon d’une vie qui ne fut qu’un brouillon. Une esquisse, un trait de fusain sur le papier. Sans savoir dessiner, sans chercher à apprivoiser le possible.

Ils lui ont donné un nom, un sommet, un symbole l’inaccessible. Qu’ils iront conquérir avec un piolet. Pas à pas dans la brume et la pénombre. Pied à pied dans une lutte farouche et sombre. Sans témoin, le regard noir en serrant les poings. Plongeant leurs yeux vers des lieux mystérieux. Noirs et laborieux comme ce curieux miroir. Aux concessions larges et irrationnelles avec le réel. Qui donne un visage et un âge aux bateaux infirmes. Amarrés à des quais, apprêtés comme une mariée répudiée. Que leurs parures affadies affichent et que leurs rictus confirment.

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Langueurs

Publié le 15 Juil 2019 | Aucun commentaire

Je m’adresse à tes langueurs. A ces moments sans heure. A tous ces petits riens qui te maintiennent. Dans la profondeur de nos jours mélancoliques. Au cœur de ces variations qui sont les miennes. Là dans ce besoin d’être laconique. Voire minimaliste sans autre espérance que l’apesanteur. De ce cocon bienfaiteur parmi les bruissements du vent.

Apparaît alors la paix. Comme si rien ne s’était passé. Dans l’étrangeté d’une forme de fatalité. Désirée et assumée, j’oserai dire espérée. Toi tu le sais. Pour l’avoir connue et rencontrée. Pour l’avoir épousée et aimée. Sans hésiter, sans discontinuer. Comme si cela avait toujours été. Ces riens, ces détails inanimés. Que nous avons enfantés et fabriqués. Fruits de nos nuits agitées, de nos matins blancs et reposés. Quand lézardaient sur l’oreiller nos fragilités, notre destiné.

Aussi, je rappelle à ton oreille les veilles de nos insomnies. Dans le phare dressé face aux tempêtes de nos cauchemars. Quand la peur était la colonne vertébrale de résistance. A la fureur de toutes ces nuits de décadence. Attendries par les humeurs de nos matins de mélancolies.

Je nargue le passé antérieur recelant nos peurs. Dans le chaos de tumultes interdits. Ceux qui nous ont conduits à fuir. Plus loin que ne s’endorment les colibris. Là où nos sens s’étourdissent à en pâlir. Lors de ces aubes blafardes sur la plaine blanchie. Par les neiges d’une nuit profonde et transie. 

C’est alors que je sais que l’on s’est aimé.

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Demain

Publié le 10 Juil 2019 | Aucun commentaire

Il y a le soleil des nuits noires qui se reflète sur les étangs noirs et profonds. En libellules éparses et capricieuses narguant le tréfonds. De jours longs et lassants, s’étirant sur les rives de soirées écarlates. Lorsque l’été se veut langoureux et capiteux, baignant dans de la ouate. Il y a l’absence du vent de l’instant, tourbillonnant furieux et amoureux. Ce caprice fulgurant s’enroulant dans des moulins à vent. Pendant que s’étire une vague ondoyante sur des champs de lavande. Cette humeur d’apesanteur qui s’éparpille dans l’air de manière gourmande. La violence lancinante du néant qui se faufile avec quelques petits pas de danse. Sans se presser, refusant de tout bouleverser. Pour l’instant. Tant que. Les spectres se cajoleront et resteront entre eux. A colporter les rumeurs de leurs caprices bienheureux. Regardant dans les étangs noirs et profonds leurs visages gracieux. Demain, ils seront miens.

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Humanité

Publié le 2 Juil 2019 | Aucun commentaire

Détresse avec des lettres capitales. Faiblesse avec des humeurs animales. Je lèche tes humilités capricieuses. Pour les rendre braves et tumultueuses. Dans les corridors de torrents flamboyants. Aux lames d’argent, cisaillant le firmament. D’un ciel exotique et historique. Nos ombres taguées, nos armes abandonnées. Parmi le sable et les sels de nos déserts. Quand sur le cristallin se reflète la pierre. Brûlante de s’exposer au soleil. Parle-moi des images que tu vois.

Moi, l’aveugle des passions qui t’émerveillent. Sont-elles présentes ou irréelles ? J’entends les portes qui claquent. Toutes faites de bois et de fer. Un immense chaos jeté dans une flaque. Hier ou peut-être demain ? Brutalement avec un amour monstre de tout détruire. Gratuitement car nos virginités sont intolérantes. Asphyxiantes, elles ont fait du rien leur postérité. Aide-moi à comprendre cette tendresse sophistiquée. Fuir la diabolisation de l’inutile et plus encore. Il restera le miel sur nos corps. De leurs mots suaves. Cette saveur extrême de nos nuits slaves.

Au bord du Danube un été d’août. Ou à une autre époque. Depuis si longtemps nos visions sont périmées. Hors du temps, vide et sans époque. Et, je suis le clone de nos histoires évanescentes. Celles que l’on ressort quand on s’ennuie. Souvent tu me le dis quand tu souris. Si peu, lorsque s’installe une mélancolie ambiante. Ces soirs où gronde l’orage. Ces nuits où gronde la rage. De renier ce que l’on a été. Par vice, par inutilité, pour provoquer. Le bronze et l’or de nos impossibilités. Je sais que nous sommes fragiles. Devrais-je l’accepter. Il est bien trop tard pour tout banaliser.

Le futur dans une boule de cristal. Les diamants de conquistadors du Népal. Jusqu’en haut de sommets arides. Où l’éternité s’émiette en flocons de neige. Intrépide, je foule ces tapis capiteux par l’imagination. Sur le sol, tu rédiges un arpège. Je piétine ces plaines avec précipitation. Nos courses folles m’affolent. Encore et encore. J’ose plaider la rhétorique de nos hystéries. La transmission de toutes nos hérésies. Je n’ai pas de mots pour commencer. Juste quelques idées, quelques frénésies. Qui bout à bout ne forment pas un tout. Mais forgent le creuset de notre humanité.

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