Les alizés de notre passé
J’aime l’insignifiant, le détail envoutant et fascinant. Du lent mouvement de nos failles se rapprochant. Cette infirmité qui nous permet de nous ressembler. Cette émotion de vivre notre passion. L’exagération d’être en fusion. De pensée, de rêver, d’espérer. J’aime ton âme cristalline, ce corps qui me fascine. Du vacillement de nos tremblements. L’appel qui se répète éternel. Facétieux, vaporeux, venimeux. Dans l’oppression de l’addictive attraction. De s’approcher, de s’effleurer, de se toucher. J’aime le fatal, carnassier et animal. Du sang s’écoulant en giclant. Ce geyser effrayant qui grave sur la pierre. Le cœur percé de nos frayeurs. De s’égarer, de se séparer, de s’oublier. J’aime l’instant d’hier. Blême tapi et en arrière. Je l’habille de mots que je pille. A notre vocabulaire éphémère. Paré de la suffisance fissurée. De notre orgueil allongé dans un cercueil. J’en touche le chêne, j’en ressens la peine. De le regretter, de le veiller, de le pleurer. J’aime tes yeux insolents, l’éclat merveilleux et envoutant. Leur offense caractérisée qui pense m’humilier. Ces frissonnements qui me transpercent inexorablement. Tu enfantes ma mélancolie. Tu enchantes ma nostalgie. Et je ris. Et je vis. Et je m’alanguis. Emporté par les alizés de notre passé.
Lire la suiteLe temps qui dure
Dans la mue, dans la rue, de nos peaux nues. Entre nos mains, entre nos riens et ces instants que je retiens. En extase, en phase avec ces phrases. Qui se murmurent, qui s’endurent, et le temps qui dure. Une valse endiablée, un baiser enflammé, une promesse oubliée. Je m’en vais, je me laisse aller, dans l’instant oppressé. Pour m’habiller de noir, pour épouser le soir, m’assoupir en bord de Loire. En regardant partir, en tentant de retenir, la péniche de nos soupirs. Et se révèle, et s’appelle, le temps immortel. Filant sur les vagues, écrivant des mots vagues, à l’encre des algues. Je saisis l’instant infini. Je maudis ce moment inabouti. Que je pends sur les ailes d’un moulin. Que je fends sur le billot chaque matin. En talisman de ma dépendance. En assumant ma repentance. Pour ressusciter l’impossible. Pour exorciser le putrescible. Pour rêver à l’inaccessible. Dans la mue, dans la rue, de nos peaux nues. Entre nos mains, entre nos riens et ces instants que je retiens. En extase, en phase avec ces phrases. Qui se murmurent, qui s’endurent, et le temps qui dure. De nos tentations, de nos obsessions, de notre absolution. Comme un appel, comme une ritournelle, éternelle. Cet amour, cette tour, ce toujours. Que rien ne retient. Que tout entretient. Je le magnifie. Je le glorifie. Dans la faiblesse, dans la bassesse, et la caresse. De toi, de rêver de toi, amoureux tout contre toi. S’enfante notre complicité, se charpente la dualité, de notre entente. Alors, se dérobe la mort, s’enrobent nos corps. D’un voile d’immortalité. D’étoiles sur la voie lactée. Dans la mue, dans la rue, de nos peaux nues. Entre nos mains, entre nos riens et ces instants que je retiens. En extase, en phase avec ces phrases. Qui se murmurent, qui s’endurent, et le temps qui dure.
Lire la suiteJe veux te parler de ce soir
Je veux te parler de ce soir. Demain sera maintenant. Comme un caprice, un espoir. Irrémédiablement, imparablement. Une vague de fond. Venue du tréfonds. Ce tressaillement invisible. Qui déforme l’instant. Et le rend irréversible. Mes yeux qui se ferment. Les paupières closent, j’ose. Te regarder au-delà des nuages. J’ai quitté la terre ferme. Abandonnant mon réduit. Où croît mon ennui. Je suis devenu sage. Ce soir sera un autre jour. La lueur noire de nos amours. Un éclat d’opale fatal. Qui éclaire mon âme vide. J’ai le vertige de te rencontrer. Ce goût amer et acide. Cette impuissance envenimée. De l’effroi à m’approcher de toi. Habillé du masque de mes faiblesses. Je suis laid et triste, je le confesse. Je suis venu te parler de ce soir. Demain sera maintenant. En t’accordant la grâce de croire. Sauvagement, cruellement. A mes mots teintés de sang. Qui suinte de mes veines. Il n’a rien d’artificiel. Il est le fruit de mes peines. Nourrit la plaine féconde. De tes complaintes surnaturelles. Tu as le visage de la Joconde. Tu es belle voire éternelle. Je ne me souviens plus. Tu étais seule et nue. Comme un coup de semonce. Je t’appelais ma solitude. Tu peuplais la forêt de mes ronces. Là où copulent mes turpitudes. Tu léchais mes plaies. J’ai cru que tu m’aimais.
Lire la suiteLe jardin de Pampelune
Des lumières mordorées s’étalent sur un flanc de lune. Bercent mes songes dans un jardin à Pampelune. M’emportent plus loin là-bas sur les rives du Danube. Un soir, une nuit pendant que se noie le rêve étrange. D’une indolence envahissante, je marche, je titube. Ange déchu, perdu dans les ténèbres. D’un pas pesant dans le cortège funèbre. De mes ombres portées en terre. Mes mains sont ensanglantées. D’avoir effacé les vérités. D’une agonie lente de ma mélancolie. Je ploie sous le poids de cette pierre. Alors que coule sur mes mains le dédain. L’envoutant et le mystique de ce parfum. Je cherche l’alcôve où te retrouver. Belle ombre cruelle évaporée. Tes griffes sont le talisman de mes déchirures. Je porte en moi la violence de tes morsures. En étendard de mes croisades. Je me sens triste et fade. Impuissant face au vide et au néant. Pour aller plus tard te retrouver. Tes ténèbres envoutantes, ce labyrinthe qui me tente. Chemin impossible et irréelle. Je rêve, je regarde le ciel. Des lumières mordorées s’étalent sur un flanc de lune. Bercent mes songes dans un jardin à Pampelune.
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